C'est un soutien de la première heure d'Emmanuel Macron qui entre au gouvernement. À 39 ans, Olivier Véran a été nommé dimanche ministre de la Santé à la place d'Agnès Buzyn, qui a accepté de remplacer au pied levé Benjamin Griveaux comme candidate LREM à la mairie de Paris. Ce neurologue, élu député de l'Isère en 2017, hérite d'un ministère sous la pression des personnels hospitaliers en colère, le tout en pleine menace d'épidémie de coronavirus.
Un ancien socialiste devenu macroniste de la première heure
Médecin du CHU de Grenoble, Olivier Véran est issu des rangs du Parti socialiste, et a fait son entrée à l'Assemblée nationale comme suppléant de Geneviève Fioraso en 2012, quand celle-ci avait rejoint les gouvernements Ayrault puis Valls jusqu'en 2015. À l'époque, celui qui dit avoir le "coeur à gauche", se décrivait comme "progressiste vraiment, très européen convaincu, opposé aux inégalités".
C'est d'ailleurs en 2015 qu'il rencontre Emmanuel Macron au moment de la discussion à l'Assemblée de la loi Macron. Il avait ensuite adhéré au mouvement En Marche! dès sa création, séduit par le "dépassement des clivages et de la politique politicienne" de celui qui était alors ministre de l'Économie, jusqu'à devenir le référent santé du candidat à la présidentielle.
Un "très bon connaisseur de l'hôpital"
Élu député sous l'étiquette LREM en 2017, Olivier Véran a depuis été le rapporteur du volet prévention de la loi Santé, avant de devenir l'incontournable rapporteur général de la Commission des affaires sociales en 2017. Il est aussi Conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2016 et a été nommé, en janvier, rapporteur du volet organique de la réforme des retraites, celui sur l'équilibre financier.
Il avait par ailleurs déjà été pressenti pour occuper le maroquin de la Santé en 2017. À l'époque, Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, premier syndicat de médecins libéraux (généralistes et spécialistes), le qualifiait de "bosseur", "sympathique", ainsi que de "très bon connaisseur de l'hôpital". Durant ses études de médecins à Grenoble, le nouveau ministre avait ainsi été vice-président de l'Inter-Syndicat national des internes (ISNI), et avait travaillé comme aide-soignant, notamment en gériatrie, pour financer sa formation.