Avec 56 signatures contre 58 nécessaires, les opposants de gauche à la loi Travail ne sont pas parvenus, mercredi, à déposer une motion de censure contre le gouvernement. En dépit de cet échec, les dix députés du Front de gauche voteront jeudi la motion de censure dépose par les élus LR et UDI.
"Avant de faire tomber le gouvernement, faire tomber la loi Travail". "Pour nous, l’objectif, avant de faire tomber le gouvernement de Manuel Valls, c’est de faire tomber la loi Travail. Ce qu’on veut, c’est le retrait", martèle André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et chef de file des députés Front de Gauche. "Or il nous reste quoi comme outil ? On n’a pas le débat puisque le 49.3 a empêché le débat à l’Assemblée nationale. On ne peut même pas défendre des arguments et des amendements qu’on avait présentés. Il nous reste un outil : la motion de censure de la droite, donc nous la voterons", a-t-il expliqué sur Europe 1.
"La mobilisation (...) risque de s'amplifier". Cette motion de censure sera malgré tout probablement rejetée, sauf surprise, et donc le gouvernement maintenu et la loi El Khomri automatiquement adoptée en première lecture. Cependant, André Chassaigne ne se montre nullement résigné. "Il va y avoir la navette parlementaire. On va continuer à travailler, pour la prochaine fois, on l’espère, déposer une motion de censure quand ce sera revenu du Sénat", a-t-il continué. "Et il y a une chose qui à mon avis est très importante, c’est la mobilisation, qui à mon avis, à la suite de ce déni de démocratie du 49.3, risque de s’amplifier, et non pas de diminuer."
"Je ne vote pas sur le texte". Malgré sa volonté de la signer, André Chassaigne n’a même pas lu le texte de la motion proposée par la droite. "Il ne m’intéresse pas. Je sais très bien que ce texte est à l’opposé de ce que l’on porte. Mais je ne vote pas sur le texte, je vote à partir du seul outil dont je dispose."