Anne Hidalgo a du mal à cacher son pessimisme pour 2017. "Le climat n'est pas favorable à la gauche", a-t-elle déclaré, dimanche, sur le plateau du Grand Rendez-Vous Europe 1/Le Monde/iTélé. Climat qui tient autant aux divisions intrinsèques de la gauche qu'à "une contestation forte". "Je pense que quand la gauche est divisée, elle peut difficilement accéder aux responsabilités", a regretté la maire de Paris.
Une "gauche un peu orpheline". L'édile n'hésite pas à attribuer ces divisions à certains membres du gouvernement. À commencer par Manuel Valls lui-même. "Toutes les théories autour des gauches irréconciliables sont des théories qu'on aurait pu s'éviter", a estimé Anne Hidalgo, reprenant les propos du Premier ministre. Outre les formules malheureuses, c'est aussi l'orientation politique de l'exécutif que la maire de la capitale a dans le viseur. "Il y a une gauche qui s'est retrouvée un peu orpheline et ne comprend pas un certain nombre d'évolutions qu'on a subies et sur lesquelles beaucoup de gens n'étaient pas d'accord. On aurait pu s'éviter un certain nombre d'épisodes, dont notamment la déchéance de nationalité."
Parler d'Europe. Selon elle, néanmoins, tout n'est pas perdu pour la gauche, et surtout François Hollande s'il venait à se présenter. "Il faut rassembler. Tout le monde attend un signal", a-t-elle jugé. Et ce signal pourrait venir du chef de l'État lui-même. "Je pense qu'il y a un sujet sur lequel François Hollande pourrait donner cet espoir à la gauche, c'est l'Europe. J'aimerais tellement qu'il nous en parle le 14 juillet." Pour Anne Hidalgo, le président français a une carte à jouer face aux populismes qui ont entraîné, notamment, un vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni. "L'Europe doit être un thème, doit être ce dernier sursaut qu'on attend pour rassembler."