Le rétablissement de l'ordre public en Guadeloupe et en Martinique, touchées depuis deux semaines par des mouvements sociaux, "progresse fortement", a estimé mercredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à l'issue de la visite de son collègue des Outre-mer Sébastien Lecornu.
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De nombreux renforts
Grâce à l'envoi de "5 UFM (Unités de force mobile) pour chacune des deux îles" et du renfort "des unités d'élite du Raid et du GIGN, (...) au bout de 8 jours, évidemment le rétablissement de cet ordre public progresse, et progresse fortement sur les deux îles", a déclaré Gérald Darmanin lors de la séance de questions au gouvernement du Sénat. Après "une cinquantaine de policiers et de gendarmes blessés, dont un grièvement, et plus de 150 interpellations, l'ordre républicain a été affirmé", a encore déclaré le ministre.
Le Premier ministre Jean Castex et Sébastien Lecornu, de retour à Paris, se sont entretenus par visioconférence avec les élus locaux des deux îles. Sur place, la préfecture de Guadeloupe a fait état de "quelques tentatives supplémentaires d'installation de barrages sur Petit-Canal, Sainte-Anne, Pointe-Noire et le Moule notamment", mais ces barrages, "à l'exception de Petit-Canal, ont été dégagés et n'entravent plus la circulation".
"Réouverture progressive des routes"
Trois personnes ont été interpellées au cours de la nuit, a encore dit la préfecture, saluant la "réouverture progressive des routes". La situation très mouvante autour de ces barrages, débloqués un jour mais pouvant être de nouveau érigés le lendemain, rend tout comptage délicat. Selon un journaliste de l'AFP, le barrage de Montebello, point de passage important, avait bien été débloqué mercredi matin.
En Martinique, la situation restait tendue dans le port de Fort-de-France où les forces de l'ordre ont "permis la levée du barrage" à un rond-point stratégique, celui de la Cimenterie, selon la préfecture. Mais selon un membre de l'intersyndicale interrogé par l'AFP, l'intervention de la police est venue remettre en question leur intention d'assouplir le blocage du port. Le port a introduit une action en référé à l'encontre de quatre organisations syndicales pour entrave. L'audience, qui devait avoir lieu mercredi, a été renvoyée à vendredi.
Cette accalmie, déjà perceptible la veille, coïncide avec la fin mardi du court séjour de Sébastien Lecornu, un jour dans chaque île, destiné à apaiser les tensions et sortir de la crise les Antilles françaises, née du refus de cette obligation vaccinale pour soignants et pompiers et qui s'est étendue à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère.