Les travaux de cette "mission flash", approuvée fin mars par le Sénat à la suite d'incidents survenus lors de l'occupation d'un amphithéâtre de Sciences Po Paris, ont démarré fin avril et ont été menés par deux rapporteurs, le centriste Pierre-Antoine Lévi et le radical Bernard Fialaire.
Depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, des associations dont le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) et des politiques ont alerté régulièrement sur la montée d'un "antisémitisme d'atmosphère" dans les universités alimenté par le conflit dans la bande de Gaza.
Onze recommandations
"Nous ne sommes plus à l'époque de la vigilance mais dans une période de réaction et d'action" et "nous demandons au gouvernement de prendre en compte le plus rapidement possible les recommandations faites, dès la rentrée de septembre prochain, pour endiguer ce phénomène", a expliqué lors d'une conférence de presse au Sénat Bernard Fialaire.
Les rapporteurs se sont dits "alarmés de la résurgence, au sein de nombreux établissements, d'un climat d'antisémitisme dont les modes d'expression ont évolué sous l'effet de la polarisation idéologique associée aux mobilisations étudiantes en faveur de la Palestine", a ajouté M. Lévi. "Cet antisémitisme d'atmosphère, difficile à repérer, se traduit dans les établissements par du harcèlement, des bousculades, changements de places dans les amphis, un isolement d'étudiants au moment de constituer des groupes de travail", a-t-il détaillé.
76 actes antisémites signalés
Parmi leurs onze recommandations, les sénateurs demandent de "généraliser les conventions de partenariat entre les établissements d'enseignement supérieur et les parquets locaux". "Le but d'accentuer ces partenariats est d'être plus réactif", a souligné M. Fialaire. Les sénateurs pointent également "les formations qui existent parfois mais qui doivent être diffusées davantage dans les universités où il y a beaucoup d'antisémitisme d'ignorance", selon M. Lévi.
Ils préconisent également d'"ajouter des types de sanctions pour signaler des cas de racisme et d'antisémitisme, en allant jusqu'à l'exclusion temporaire". "Chaque fois qu'un président d'université ou de grandes école a connaissance d'un fait, il faut le signaler", ont-ils insisté. Depuis le 7 octobre, "76 actes antisémites ont été signalés dont 17 font l'objet d'une procédure disciplinaire", avait affirmé fin mai la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau lors d'une audition au Sénat.