Apologie du terrorisme : LFI demande à ce «qu'on puisse faire l'éloge du Bataclan», s'insurge François-Xavier Bellamy

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Une proposition qui ne passe pas : par un texte, La France insoumise souhaite supprimer le délit d'apologie du terrorisme, établi par une loi en 2014 pour revenir à la loi encadrant le droit de la presse. Dans la Grande interview Europe 1-CNews ce lundi, le vice-président des Républicains François-Xavier Bellamy dénonce une "dérive inouïe".

La polémique ne cesse d'enfler. Un texte proposé par LFI veut supprimer le délit d'apologie du terrorisme créé par une loi de 2014, estimant qu'en la matière suffit "la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d'apologie de crime, d'apologie de crime de guerre, d'apologie de crime contre l'humanité". En ce sens, LFI veut "remettre" ce délit "au bon endroit" dans le droit en le supprimant du code pénal, avait plaidé dimanche la patronne des députés LFI, Mathilde Panot. Mais depuis, une grande partie de la classe politique s'insurge.

Une ligne rouge

C'est le cas de François-Xavier Bellamy, chef de file des Républicains au Parlement européen. Invité de la Grande interview Europe 1-CNews ce lundi, l'eurodéputé a montré sa vive opposition à la proposition de La France insoumise au micro de Sonia Mabrouk. "Il faut quand même prendre la mesure de ce qui est en train de se jouer : ce que demande aujourd'hui La France insoumise, c'est qu'on puisse dans ce pays faire l'éloge du Bataclan. C'est qu'on puisse justifier l'innommable, justifier les attentats qui, de Charlie Hebdo à l'Hyper Cacher, ont endeuillé notre pays au cours des dernières années", avance-t-il.

"La France a payé cher le terrorisme islamiste et aujourd'hui l'apologie du terrorisme est condamnée en droit pénal et pas seulement dans le droit de la presse, justement pour cette raison. Et je crois que c'est absolument fondamental que cette ligne rouge reste fixée, qu'elle reste gravée dans le marbre parce que le terrorisme menace encore notre pays", explique le vice-président LR.

 

L'apologie du terrorisme, "une réalité dans le débat public"

Pour François-Xavier Bellamy, le délit d'apologie du terrorisme étendu au-delà du droit de la presse est plus que nécessaire dans un contexte d'augmentation de propos et d'actes antisémites, notamment depuis le 7 octobre. Le supprimer reviendrait à encourager la barbarie. "Le Nouveau Parti anticapitaliste a félicité le Hamas pour son action, pour ces viols de masse, pour ces crimes contre des civils, a refusé de condamner ce qu'ils appelaient la résistance, a refusé même d'appeler à la désescalade de manière explicite dans un communiqué qui est toujours en ligne sur leur site", dénonce-t-il.

"Donc oui, aujourd'hui, l'apologie du terrorisme, c'est une réalité dans le débat public dans notre pays. Et oui, c'est ce qui prépare la voie à la répétition des actes terroristes. La violence, elle a toujours quelque chose à faire avec la pensée, avec la vision, avec les mots qui la précède", développe l'eurodéputé.

Critiques même à gauche

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a de son côté critiqué la proposition de loi LFI, estimant qu'il était "impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et à la haine". Mais toujours pas de scission en vue avec La France insoumise, ce que dénonce également François-Xavier Bellamy.

"Ils se rendent complices de la dérive inouïe de l'extrême gauche de la France insoumise. Que font les socialistes pour défendre leur propre héritage ? Parce que cette loi qui réprime dans le droit pénal l'apologie du terrorisme, elle a été portée par Bernard Cazeneuve. Elle a été votée à une large majorité au Parlement, mais elle était proposée initialement par des socialistes", rappelle l'eurodéputé. Il appelle donc la gauche à arrêter les "leçons de morale" et à ne "plus considérer" LFI comme "un parti comme les autres".