"C'est grâce au travail que la Nation tient", a lancé Emmanuel Macron vendredi, à l'occasion du 1er-Mai. Mais au sein de l'exécutif, certains s'inquiètent d'un message trop doux : "On ne fait pas prendre conscience aux Français de la violence de la crise (économique) qui s’annonce après le 11 mai", avance par exemple un conseiller.
Le 11 mai ne sera pas un retour à la normale : tel est le message que l'exécutif, Emmanuel Macron en tête, tente de faire comprendre, en douceur, aux Français. "Le 11 mai sera une étape importante… Ça ne sera pas un passage de l’état actuel à la vie normale. Il faut continuer l’accompagnement. Les temps sont difficiles mais je l’ai dit : on retrouvera les jours heureux", a déclaré le chef de l'Etat vendredi, dans une vidéo publiée à l'occasion du 1er-Mai. Avant d'ajouter : "C'est grâce au travail que la Nation tient" face au coronavirus.
"Les jours heureux". Une nouvelle fois, le président de la Ve République fait allusion au programme adopté lors du Conseil National de la Résistance, en mars 1944. Mais en coulisse, certains membres du gouvernement commencent à trouver la méthode un peu légère. La douceur du message les inquiète, car ils craignent que cela ne passe pas.
Pour certains, en effet, il faudrait que l'exécutif appelle plus clairement les Français à reprendre le travail le 11 mai. Inquiet, un important conseiller nous a confiés : "On ne fait pas prendre conscience aux Français de la violence de la crise qui s’annonce après le 11 mai". Une manière de dire, en ce jour des travailleurs, que le plus gros du travail est devant nous, sur le plan économique en tout cas.