"Elle est là", titre dimanche matin La Provence. Elle, c'est Michèle Rubirola, nouvelle maire de Marseille depuis samedi, première femme à la tête de Marseille qui, à 63 ans, fait basculer la ville à gauche après 25 ans à droite. Une victoire au bout du suspense, après un conseil municipal riche en rebondissements, suivis sur place par notre reporter qui a rencontré des habitants pleins d'espoir.
"On peut déplacer les montagnes"
Après des heures de négociation de dernière minute, Michèle Rubirola réussit finalement à construire une majorité absolue et à rallier au Printemps marseillais sa rivale de samedi, l'ex-sénatrice PS Samia Ghali. Une prouesse pour madame la maire, comme elle veut qu'on l'appelle, médecin des quartiers populaires qui découvre la politique et la fonction.
"Je suis une femme engagée, qui aime sa ville, une femme autonome, libre, qui a envie que ça change pour les Marseillaises et les Marseillais. Et qui aime travailler en équipe, qui ne va pas rester seule derrière son bureau", se décrit au micro d'Europe 1 celle qui remplace Jean-Claude Gaudin à la tête de la cité phocéenne. "Je crois qu'on arrivera à quelque chose de formidable. Quand il y a la volonté, on peut déplacer les montagnes."
"Réveil social", habitat et écoles
Le premier acte de la nouvelle majorité sera de lancer un audit financier sur les comptes de la ville, sur les écoles, et en la matière les attentes des habitants sont énormes. "Pour le moment, c'est l'habitat et les écoles. Vous avez vu dans quel état elles sont, à Marseille ? C'est une honte les écoles !", s'indigne ainsi une Marseillaise sur le vieux port. "La priorité, c'est les enfants et le logement. Il faut qu'elle fasse ses preuves. J'ai de l'espoir, et c'est plus que de l'espoir !
A lire aussi : Qui est Michèle Rubirola, nouvelle maire de Marseille ?
"On attend surtout une fracture complète avec ce qui se passait avant, c'était que pour les riches", confie aussi un autre habitant. "Les bâtiments ont dû tomber pour qu'on puisse se réveiller. Ce qu'on attend, c'est d'abord un réveil social, par exemple reconnecter avec les quartiers, les réintéresser à la politique."