Après Laurent Wauquiez, le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a à son tour annoncé vendredi qu'il renonçait à se présenter à la présidentielle de 2022, estimant ne pas être "le mieux placé pour battre Emmanuel Macron". "Aujourd'hui, les candidatures se multiplient. Je n'ajouterai pas à cette dispersion", a déclaré au Figaro l'élu de Vendée, classé à droite parmi Les Républicains, alors que quatre élus se sont mis sur les rangs d'une éventuelle primaire de la droite : Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin.
"Pas le mieux placé pour battre Macron"
Et d'ajouter : "La lucidité, c'est de reconnaître en toute sincérité que je ne suis pas le mieux placé pour battre Emmanuel Macron." Évoquant un "devoir de responsabilité et de lucidité", Bruno Retailleau explique que "d'autres candidats à droite sont plus connus, soit parce qu'ils ont été ministres, soit parce qu'ils ont été très médiatisés par la campagne des régionales". "Vouloir exister à tout prix, même au prix du collectif, ce n'est pas ma conception de la politique", lance-t-il.
Jeudi soir, le président de la région Auvergne Rhône Alpes avait lui aussi renoncé à la primaire, pour ne pas ajouter de la division à la division. Ce renoncement est "autant un appel à l'union qu'un appel à la raison: la droite doit se donner les moyens d'une candidature unique, grâce aux primaires", a affirmé le sénateur de Vendée.
Quant à Xavier Bertrand, qui refuse de se plier à toute primaire, "je veux encore croire qu'il reviendra sur sa position", affirme Bruno Retailleau à la veille d'un week-end de rentrées tous azimuts à droite. "En politique, on ne gagne jamais seul, pas plus d'ailleurs qu'on ne gouverne seul", met-il en garde.
Déficit de notoriété
Sa décision a immédiatement été saluée par le député LR Julien Aubert, lui aussi classé sur l'aile droite du parti, satisfait que "le tout-à-l'ego n'est pas aussi répandu qu'on le craignait". Mais "au plan de la qualité et la pluralité du débat, la perte est rude, après le retrait de Laurent Wauquiez", a-t-il tweeté.
Bruno Retailleau, 60 ans, avait très tôt affiché son intérêt pour la présidentielle, assurant dès septembre 2019 que "pourquoi pas" il pourrait se présenter. Mais il n'a jamais réussi à combler son déficit de notoriété. Il avait déjà renoncé à être candidat à la tête de LR après le départ de Laurent Wauquiez, en 2019, pour "éviter une guerre des chefs".
A l'automne dernier, il avait agacé la direction de LR en plaidant pour une primaire afin d'éviter "un choix de l'entre-soi" de "la droite d'en-haut". Il défendait un système "préférentiel", à un tour, qui pourrait inspirer le mode de départage finalement retenu si LR se résout à organiser une primaire.