Eric Oger a eu du mal à trouver le sommeil, quelques heures seulement après l'effondrement du pont routier qui relie sa commune à la Route de Montauban, faisant deux morts. Lorsque le maire de Mirepoix-sur-Tarn a ouvert les yeux au réveil, il pensait mettre fin "à ce cauchemar". "Mais il est là", commente fataliste l'élu, qui a encore "des frissons" mardi en repensant à ce bus scolaire qui a circulé sur cette route quelques instants avant sa chute. "Vous imaginez ce que cela aurait pu être ?", demande d'ailleurs l'édile. "Cela fait partie de la sidération dont on est tous emprunt." Une cellule psychologique "à destination de tout le monde", a d'ailleurs été mise en place.
Le message d'Emmanuel Macron
Le maire de Mirepoix-sur-Tarn connaissait indirectement l'un des deux victimes. Lisa, l'adolescente de 15 ans, "venait de s'installer récemment dans la commune avec sa maman". Malgré l’intervention rapide de deux sapeurs-pompiers, "qui se sont jetés à l'eau instantanément, ils n'ont pu la sauver, à cause "du fort courant" du fleuve, contrairement à sa mère. Face à l'émotion, l'élu a reçu dans la nuit un message "de condoléances et de soutien" de la part du Président de la République, Emmanuel Macron. "C'est important", souligne l'édile, qui avait reçu lundi la visite de Laurent Nunez, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l’Intérieur. D'autant que l'Etat, avec le département et la région va bien évidemment participer à la reconstruction. Eric Oger espère "rebâtir rapidement ce pont stratégique" pour sa commune. Avec son conseil municipal, il aspire à se mettre rapidement au travail. "Il va falloir très vite se mettre au travail et reconstruire."
Un pont stratégique pour la ville
Mais pour l'heure, la priorité c'est de permettre aux habitants de Mirepoix-sur-Tarn de rejoindre Toulouse plus au sud. Stratégiquement, l’effondrement de ce pont "est quand même un sacré handicap pour le territoire", reconnait Eric Oger. Car ce pont n'était pas seulement utilisé par les voitures pour rejoindre la métropole toulousaine. Il servait aussi "de passage piétonnier pour rejoindre un espace de covoiturage". Désormais, les habitants doivent faire un détour de près de dix kilomètres, et "ce n'est pas possible", tonne l'élu. Avec la complicité du département, la ville a donc "mise en place des navettes pour que les gens puissent continuer de se déplacer". En attendant bien sur des solutions plus pérennes.