Avec l'interview qu'il a accordée au Journal du dimanche ce week-end, Manuel Valls, dont la volonté de se présenter à l'élection présidentielle semble de plus en plus marquée, a déclenché une crise larvée au sein du couple exécutif. Mardi, devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre, qui répondait à Christian Jacob, chef de file des députés Les Républicains, a joué l'apaisement. Interrogé sur sa décision ou non de se présenter à l'élection présidentielle, le Premier ministre, fraîchement revenu d'un voyage en Tunisie, a répété à plusieurs reprises : "Il n'y a pas de crise institutionnelle". "Parce que, de toute façon, ma conception des institutions, c'est l'engagement et la loyauté", a-t-il ajouté.
"Assumer l'action gouvernementale". Fraîchement revenu d'un voyage officiel en Tunisie, Manuel Valls a ensuite assuré, en réponse à une question, que ses rapports avec le chef de l'État étaient empreints de "respect, confiance, loyauté, franchise". Après un mano a mano avec François Hollande tout au long du week-end, le Premier ministre est rentré dans le rang lundi, excluant visiblement de démissionner au nom de son "sens de l'État" et d'affronter le président lors de la primaire organisée en janvier par le PS. "Je suis là comme je l'ai fait depuis que je suis Premier ministre pour défendre, assumer l'action gouvernementale qui est la nôtre. Pour critiquer et m'opposer désormais (...) en regardant de très près le projet de François Fillon qui dit vouloir pleinement l'appliquer", a-t-il dit, pour sa première expression publique depuis son déjeuner avec le chef de l'État, lundi.
Pas de "crise de régime". Un peu plus tard, en réponse à l'UDI Philippe Vigier, il a assuré qu'il n'y avait pas de "crise de régime". "Le rapport entre le président de la République et le Premier ministre est à la fois un rapport de respect, de confiance, de franchise, comme cela existe à chaque fois. J'ai d'ailleurs lu tout ce que François Fillon avait pu dire sur ce sujet-là et on peut s'y retrouver", a-t-il dit.