Les candidats à la primaire de la droite effectuaient jusqu'ici une course au libéralisme, et ce à grands renforts d'allongement du temps de travail, d’âge de départ à la retraite repoussé, et de plus ou moins 100 milliards d'euros de baisse de la dépense publique. Mais ils ont fini par réaliser que ce genre de programme, qui promet à l’électeur du sang, de la sueur et des larmes, n'était pas forcément vendeur. En conséquence, François Fillon a un peu réorienté le sien
L’humain d’abord. L’ex-Premier ministre passe donc de "plus libéral que moi tu meurs", à un "libéralisme au service de l'humain", selon la formule de l’un de ses proches. Les fondamentaux libéraux restent mais le candidat ne s’adresse plus seulement aux entreprises. "Je veux parler pour les sans grades, pour les sans carnets d’adresse, pour les exclus du système. Mes amis, la guerre contre la pauvreté ne doit pas fléchir en France !", a-t-il lancé à l’occasion d’un meeting mardi à Boulogne-Billancourt.
Il consent également à prendre 10 milliards de baisses de charges, initialement prévues pour les entreprises, afin de les rediriger vers les ménages.
Stopper la course au libéralisme. François Fillon a fini par comprendre que la potion ultralibérale pouvait être un peu amère à avaler. Alain Juppé a également choisi de jouer sur le quotient familial, mais aussi sur la baisse des cotisations sur les emplois à domicile. De son côté, Nicolas Sarkozy, lui, s'est carrément engagé à une baisse de l'impôt sur le revenu. Il faut dire que la course au libéralisme faisait un heureux : François Hollande.