C'est désormais officiel. Après avoir dévoilé un projet "socialiste mais pas seulement" dans les colonnes du Journal du Dimanche, et lancé un site de campagne, Arnaud Montebourg a confirmé qu'il serait candidat à l'élection présidentielle de 2017, dimanche à Frangy-en-Bresse, lors de la traditionnelle "fête de la Rose".
"La France n'a plus besoin de dirigeants qui gèrent l'affaissement du pays et du système, et nous ne voulons plus de gestionnaires du moindre mal. Elle en a déjà eu beaucoup qui ne voulaient prendre aucune décision courageuse", a affirmé Arnaud Montebourg au milieu de son discours, prononcé en milieu d'après-midi. "Voilà pourquoi je suis revenu ici à Frangy, je suis revenu pour agir, pour m'engager et cette fois pour réussir. Je suis candidat à la présidence de la République", a-t-il poursuivi.
"Impossible" de soutenir François Hollande. "Si je suis candidat au rassemblement d'une majorité de Français, c'est d'abord parce qu'il m'est impossible, comme à des millions de Français, de soutenir l'actuel président de la République", a ensuite expliqué Arnaud Montebourg, deux ans après avoir quitté le gouvernement. Estimant que le bilan du quinquennat "n'est pas défendable", le candidat a aussi invité François Hollande à "bien réfléchir à sa décision" de se représenter ou non, "en prenant en compte l'intérêt supérieur du pays".
Dans son discours fleuve, prononcé au côté des drapeaux français et européens, Arnaud Montebourg a dévoilé un embryon de projet présidentiel, "un projet de gauche, une gauche ancrée dans la réalité". "On ne gèrera plus un système qui s'écroule, on devra le transformer au contraire et le changer!", a plaidé le champion du "Made in France". Il a présenté ses propositions pour "la fin de l'austérité" et "le redécollage de l'économie", la lutte contre le terrorisme, le sauvetage de l'Europe "dans la situation d'une entreprise quasiment en faillite", et la refondation du système démocratique. Parmi les plus marquantes de ces propositions : l'annulation "progressive" pour les classes moyennes et populaires de toutes les hausses d'impôts décidées "ces cinq dernières années".
Pas d'évocation de la primaire socialiste. Quant à sa participation à la primaire de la "Belle Alliance populaire", lancée par le Parti socialiste (PS) et prévue les 22 et 29 janvier, l'ancien ministre de l'Economie a maintenu le flou, ne l'évoquant à un aucun moment. Si son ancien comparse Benoît Hamon, qui lui dispute désormais le leadership de la gauche du PS, a choisi de le faire, Arnaud Montebourg attend de voir si cette primaire sera "sincère et loyale", selon son entourage.