Son dossier doit être validé dans trois jours, mais selon deux articles de presse parus mercredi dans L'Opinionet leHuffington Post, Arnaud Montebourg devrait 80.000 euros d'arriérés de cotisations au Parti socialiste. Celui qui a déposé sa candidature à la primaire de la gauche le 1er décembre, a indiqué dans un communiqué qu'il contestait "formellement devoir la moindre somme au Parti socialiste".
45 euros par an versés entre 2007 et 2012. Alors député de Saône-et-Loire et président du Conseil général du département, le candidat à la primaire de la gauche n'aurait reversé que 45 euros par an entre 2007 et 2012, contre les 6.000 euros demandés, d'après le Huffington Post. Soit 30.000 euros environ de manque à gagner pour sa fédération locale. Sur la même période, Arnaud Montebourg se serait aussi dispensé de régler sa cotisation mensuelle auprès du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, laissant "fin juin 2012 une ardoise de 49.322,40 euros", selon L'Opinion, s'appuyant sur le témoignage de Christian Bataille, député PS du Nord et trésorier du groupe. "Je lui réclame encore la somme annuellement", a ajouté le député, soutien affiché de Manuel Valls pour la primaire de la gauche.
"Il estime être victime de malveillances vallsistes". Selon son entourage interrogé, Arnaud Montebourg versait 172,45 euros par mois en 2007 à son groupe parlementaire. En 2008, lors de son élection à la tête du Conseil général de Saône-et-Loire, "Christian Bataille a demandé à réévaluer cette cotisation, de presque 1000 euros", ce qu'Arnaud Montebourg a refusé. "Il a préféré reverser 240 euros par mois à sa Fédération qui était en difficulté financièrement à l'époque. Il estime être de bonne foi, être en conformité avec les statuts et être victime de malveillances vallsistes", a précisé un proche du candidat.
"Aucune ardoise au nom de Montebourg". Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire et premier secrétaire fédéral du PS dans ce département de 2005 à 2015, a pour sa part affirmé qu'il n'existait "aucune ardoise" au nom d'Arnaud Montebourg. "Il a toujours payé rubis sur l'ongle", a poursuivi ce soutien du candidat. "Tout cela sont des allégations infondées", a renchéri son directeur de campagne François Kalfon, rappelant que la "candidature à la primaire de 2011 avait été validée sans qu'aucune somme ne lui soit réclamée". "Et je vous affirme que sa candidature pour cette primaire sera également validée" samedi par la Haute autorité, a-t-il poursuivi.
Vincent Peillon, aussi épinglé. Mardi, Vincent Peillon, également candidat à la primaire (22-29 janvier), avait été épinglé par Le Canard enchaîné pour avoir aussi omis de payer au PS ses cotisations d'adhérent et d'élu. Son entourage a indiqué mercredi qu'il était désormais à jour, tout en contestant, sans le préciser, le montant de 20.000 euros d'arriérés évoqué dans la presse.
"On ne peut que regretter qu'il y ait une concentration d'attaques en-dessous de la ceinture", a déploré François Kalfon en parlant de "méthodes de basse-police" qui ne "serviront pas" leurs auteurs lors de la campagne. L'entourage de Benoît Hamon a de son côté assuré que le candidat "était à jour de tout".