Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand a réaffirmé jeudi être prêt à aider à hauteur de 12 millions d'euros le projet de reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve dans le Nord, en redressement judiciaire, par le groupe Altifort. "La région avance 12 millions d'euros dans ce dossier, Valenciennes Métropole est prête à avancer 10 millions d'euros", a-t-il déclaré sur RTL. Interrogée jeudi, Valenciennes Métropole a confirmé être prête à investir cette somme.
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"Je ne joue pas l'argent de la région au loto". "Je ne joue pas l'argent de la région au loto" et Valenciennes Métropole "non plus", a commenté Xavier Bertrand avant une réunion en mairie de Saint-Saulve avec les élus locaux et l'intersyndicale d'Ascoval. Quant à "l'investisseur privé Altifort, il ne vient pas avec trois cacahuètes, ils mettent 10 millions en cash et 25 millions d'obligations", a martelé à Saint-Saulve le président de région.
"Ce que je demande là, nous l'avons tous demandé voilà dix mois dans le bureau de Bruno Le Maire, à l'époque on nous avait dit oui. Je demande juste à ce qu'on ait de la mémoire", a encore affirmé Xavier Bertrand sur RTL.
"Il faut nous dire la vérité sur la situation de Vallourec". L'élu régional s'est aussi interrogé auprès sur la santé de Vallourec, actionnaire d'Ascoval : "l'État est actionnaire de Vallourec, il faut nous dire la vérité sur la situation de Vallourec, qui a aussi des usines dans la région. Je veux savoir aujourd'hui quelle est la solidité des projets industriels de Vallourec dans la région, parce qu'avec toute cette façon que Vallourec a eu de torpiller le projet, il y a quelque chose derrière tout ça..."
Un sursis de deux semaines. Le tribunal de Strasbourg a accordé mercredi un sursis de deux semaines à l'aciérie d'Ascoval, en redressement judiciaire, bloquée depuis mardi par ses salariés qui espèrent toujours qu'un repreneur sauve les 281 emplois du site de Saint-Saulve.
Le groupe franco-belge Altifort a fait "une offre ferme" en s'engageant à investir 140 millions d'euros, à maintenir les 281 emplois d'Ascoval et à en créer 133 nouveaux. Mais, en contrepartie, l'entreprise a demandé à Vallourec le maintien du volume de commandes et des prix pendant les 18 mois suivant la reprise. Ces conditions ont été rejetées lundi par Vallourec, pour qui cette demande représente un effort de 51 millions d'euros qui serait "contraire à la préservation des intérêts du groupe".