François Fillon, condamné en 2020 dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse Penelope qui a plombé sa campagne présidentielle de 2017, est visé par une autre enquête sur l'embauche d'un assistant parlementaire, ont confirmé des sources proche du dossier à Europe 1. L'enquête du parquet national financier (PNF), ouverte en 2017 pour "détournement de fonds publics", porte sur les conditions d'emploi par l'ancien Premier ministre de l'écrivain Maël Renouard, entre 2013 et 2015, comme assistant parlementaire.
Comme l'avait révélé le site BuzzFeed en 2017, Maël Renouard, "plume" de François Fillon lorsque ce dernier était à Matignon, avait été embauché pour l'écriture de "Faire", livre-programme du candidat à la présidentielle publié en septembre 2015. Cet ouvrage s'est vendu à plus de 100.000 exemplaires et a rapporté à François Fillon, selon RTL, 250.000 euros.
François Fillion auditionné dans cette affaire
L'enquête, menée par l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), doit déterminer si le contrat d'assistant parlementaire de M. Renouard, payé 38.000 euros sur fonds publics pendant cette période, selon la radio, pouvait être justifié par cette seule mission.
L'ancien Premier ministre a été auditionné à ce sujet cette année, selon la source proche du dossier, et la procédure est toujours entre les mains du PNF. Les magistrats peuvent désormais décider d'ouvrir une information judiciaire, convoquer François Fillon devant le tribunal correctionnel de Paris ou classer l'enquête sans suite.
"Il est stupéfiant de prétendre qu'un collaborateur parlementaire ne puisse pas participer à l'écriture d'un livre politique par un député", a réagi son avocat, Me Antonin Lévy. "Cette enquête est une pure création artificielle du PNF qui s'acharne à maintenir ouvertes des procédures vides et les sort opportunément quelques semaines avant le procès en appel à venir", a-t-il dénoncé. Dans le volet des emplois fictifs de son épouse Penelope, François Fillon a fait appel de sa condamnation en juin 2020 à cinq ans de prison, dont deux ferme, et sera rejugé en novembre.