Marine Le Pen était mercredi après-midi au tribunal de Paris pour être de nouveau entendue par les juges qui l'ont mise en examen dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants d'eurodéputés FN (devenu RN), a appris l'AFP de source proche du dossier, confirmant une information de RTL. Marine Le Pen est arrivée au tribunal peu avant 14h, a constaté un journaliste de l'AFP.
Soupçons d'emplois fictifs
La présidente du Rassemblement national, qui conteste les faits, s'était refusée à répondre aux questions des juges lors de ses précédents interrogatoires, en juin 2017 et en octobre 2018, indiquant suspendre ses déclarations jusqu'à une décision de la Cour de cassation sur la validité de l'enquête. Depuis, la Cour a rejeté, le 19 février, les demandes d'annulation de la procédure déposées par le parti frontiste et plusieurs de ses membres.
Mise en examen pour "détournements de fonds publics", Marine Le Pen est soupçonnée d'avoir rémunéré sa cheffe de cabinet au FN, Catherine Griset, et son garde du corps, Thierry Légier, entre 2009 et 2016 en utilisant son enveloppe d'ancienne eurodéputée. Elle est aussi accusée d'avoir "donné des instructions" afin que des eurodéputés engagent comme assistants des personnes "occupant en réalité des emplois" au FN, au siège du parti à Nanterre dans les Hauts-de-Seine.
19 mises en examen
Saisis fin 2016, les juges d'instruction soupçonnent le RN et ses dirigeants d'avoir "de manière concertée et délibérée" mis en place un "système de détournement" des enveloppes allouées par l'UE à chaque député pour rémunérer des collaborateurs parlementaires (21.000 euros mensuels), afin de permettre au parti de faire des économies sur ses salaires.
A mi-mars, les juges avaient mis en examen 19 personnes, notamment le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just et Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen, pour "détournement de fonds publics" ou complicité. Le parti a lui aussi été mis en examen dans cette information judiciaire, qui est également ouverte pour "escroquerie en bande organisée", laissant envisager de possibles mises en examen aggravées.