Les députés du groupe majoritaire veulent laisser aux départements la responsabilité "d'assumer une politique moins ambitieuse qu'au niveau national en matière de sécurité routière".
Les députés LREM proposent de laisser aux départements la responsabilité de rehausser ou non la vitesse maximale à plus de 80 km/h sur les routes secondaires, pour tenter de mettre fin à un débat brûlant. Le groupe a déposé un amendement en ce sens au projet de loi d'orientation des mobilités, dont l'examen en commission a débuté mardi et se poursuit ce jeudi.
Une compétence que n'aurait pas le préfet ?
Alors que le Sénat, lors de l'examen du texte, a donné compétence aux présidents de département et aux préfets pour relever la vitesse maximale autorisée, les députés "marcheurs" préconisent de supprimer cette compétence pour le préfet. "En effet, il convient uniquement au président de département d'assumer une politique moins ambitieuse qu'au niveau national en matière de sécurité routière", selon l'exposé des motifs de l'amendement.
Patrick Mignola, chef de file du MoDem à l'Assemblée, a indiqué faire partie de "ceux qui poussent" cette idée, estimant la polémique autour des 80 km/h "un peu vaine", mercredi, devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP). "Quand un élu local subit sur sa commune un accident sur un passage à niveau, pour un mort, il demande à (le) fermer. (…) Considérer que les élus locaux décideront mieux que le gouvernement pour savoir si on met une route de 80 à 90 km/h ou de 90 à 80 km/h et bien moi, je prends le pari qu'au premier mort on descendra tous à 80 km/h", a-t-il estimé.
Divergences entre Macron et Philippe
Grande absente de la conférence de presse d'Emmanuel Macron fin avril, la question brûlante des 80 km/h avait toutefois fait l'objet d'un arbitrage à l'époque entre le président et le Premier ministre, Édouard Philippe - initiateur de cette mesure impopulaire -, selon une source gouvernementale. Le contenu de cet arbitrage était toutefois resté dans les limbes, faute de question sur le sujet. Dans un entretien au Figaro daté de lundi, Édouard Philippe a renvoyé aux parlementaires le soin de trouver "une excellente solution".