Les nouvelles règles d'indemnisation pour les demandeurs d'emploi seront fixées à partir du 1er juillet, a annoncé le ministère du Travail. Le gouvernement assure avoir pris acte du "désaccord" avec les partenaires sociaux.
Le gouvernement fixera de nouvelles règles d'indemnisation pour les demandeurs d'emploi à partir du 1er juillet, prenant acte du "désaccord" entre les partenaires sociaux, selon un communiqué lundi du ministère du Travail. L'exécutif prendra "un décret de carence" qui aura "pour objectif de concourir à l'atteinte du plein emploi et de favoriser le retour rapide en emploi des chômeurs indemnisés", indique le communiqué. Comme en 2019, patronat et syndicats perdent à nouveau la main sur la définition de ces règles au profit de l'exécutif.
Le ministère rappelle que "les partenaires sociaux ne sont pas parvenus à trouver un accord dans la négociation relative au Pacte de la vie au travail, qui portait sur l'emploi des seniors, les reconversions professionnelles et le compte épargne temps universel (Cetu)" engagée depuis décembre. Il ajoute que "l'issue de cette négociation conditionnait l'entrée en vigueur" de l'accord sur l'assurance chômage de novembre, "afin de le rendre compatible avec le document de cadrage de l'été 2023" qui prévoyait des économies sur l'indemnisation des demandeurs d'emploi seniors.
Durcissement des règles
L'assurance chômage était gouvernée par un décret de carence qui expirait fin 2023, mais dont la validité a été prolongée de six mois par un décret de "jointure" jusqu'au 30 juin. Sans attendre l'issue des discussions sur l'emploi des seniors, le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé dès janvier vouloir "aller plus loin dans la réforme de l'assurance chômage".
La semaine dernière, il a rappelé trois leviers pour durcir les règles : la durée d'indemnisation, la condition d'affiliation, soit le temps qu'il faut avoir travaillé pour être indemnisé, et le niveau de cette indemnisation. Tout en soulignant que "les trois possibilités [étaient] ouvertes", il avait dit sa préférence pour un durcissement de la condition d'affiliation.
Les syndicats, qui avaient farouchement combattu les réformes controversées de 2019 et de 2023, avaient appelé par avance mi-mars le gouvernement à renoncer à une nouvelle réforme, estimant qu'il fallait "cesser la stigmatisation populiste des chômeurs".