Emmanuel Macron est officiellement candidat à sa réélection. Le président de la République a annoncé sa candidature pour un second mandat dans une lettre aux Français publiée sur les sites de plusieurs médias. Invité sur Europe Matin vendredi, l'écrivain et ancien conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, est revenu sur la candidature du chef de l'État et sur la campagne présidentielle en cours. Il a estimé que son annonce "s'est faite sur la pointe des pieds".
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"Macron a fait ce qu'il a pu pour esquisser un programme"
"Cette candidature était une évidence depuis le début. Elle se fait sur la pointe des pieds, un peu comme François Mitterrand, mais la situation était différente puisqu'il y avait une cohabitation", a-t-il rappelé. "Là-aussi il y avait une lettre aux Français qui s'appelait 'Lettre à tous les Français'."
L'écrivain a ensuite regretté que la campagne manque de programmes. "Tous les candidats manquent de programmes. À part peut-être Jean-Luc Mélenchon qui a fait un programme sérieux, même si je ne voterai pas pour lui, c'est un programme de qualité", a-t-il jugé. "Je pense que l'actuel président a fait ce qu'il pouvait pour esquisser un programme. Un président est en charge du pays aussi longtemps qu'il est en charge du pays [...] Il y a une sorte de continuité nécessaire de la République et il propose des réformes longues tout au long de son action", a-t-il poursuivi.
"L'État a beaucoup moins de pouvoir"
Il a également estimé que la fonction de chef d'État a changé, et qu'il ne reste plus aujourd'hui le même pouvoir à l'Élysée. "Cette élection présidentielle est importante parce que l'Histoire est tragique et parce que le pire est devant nous. Les derniers pouvoirs qui restent à un président de la République sont les pouvoirs d'affrontement du tragique, à savoir les pouvoirs militaires et de sécurité", a-t-il encore affirmé.
Selon lui, les grands pouvoirs dont disposaient les premiers présidents de la 5e République ont disparu. "Ce n'est pas comme il y a 30 ou 40 ans. Il y a eu la décentralisation, la construction européenne... Tout ça a fait que l'État a beaucoup moins de pouvoir."