Au lendemain de l'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, Emmanuel Macron hésite : doit-il se rendre à la marche contre l'antisémitisme, organisée un mois plus tard à Paris ? Puis l'humoriste Yassine Belattar est reçu à l'Élysée. Malgré des prises de position controversées, ce dernier est décrit par des conseillers de Paris comme un "thermomètre".
Prendre la température, c'est bien là toute l'équation du président, lui qui, depuis le début, craint de voir le conflit entre le Hamas et l'État hébreu s'importer en France.
Absence à la grande marche contre l'antisémitisme...
Le dimanche 12 novembre, Emmanuel Macron ne se rend donc pas à la manifestation, et il s'en explique quelques jours plus tard. "La place d'un président de la République n'est pas d'aller à une marche, je le regrette", déclare-t-il alors.
"Mon rôle est de travailler pour aider à la libération de nos otages. Et mon rôle est de continuer à préserver dans cette période l'unité du pays et de ne jamais renvoyer dos-à-dos les uns et les autres. Protéger les Français de confession juive, ça n’est pas mettre au pilori les Français de confession musulmane", poursuit le chef de l'État. Cette absence est regrettée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
... puis allumage de bougies de Hanouka à l'Élysée
Un mois plus tard, comme s'il souhaitait se rattraper, Emmanuel Macron en fait trop cette fois. Le 7 décembre, il assiste dans la salle des fêtes de l'Élysée à l'allumage de bougies de Hanouka. Encore "une erreur", juge ici le Crif dès le lendemain. Depuis, Emmanuel Macron a présidé une cérémonie d’hommage aux victimes françaises du Hamas, le 7 février, aux Invalides. Il aura fallu attendre quatre mois.
Un an près le 7-Octobre, le chef de l'État reçoit lundi à l'Élysée les familles des deux otages français toujours retenus à Gaza, alors que le Premier ministre Michel Barnier reçoit lui les familles des victimes franco-israéliennes à Matignon.