Cinq jours après avoir tué un professeur dans un lycée d'Arras, Mohammed Mogouchkov a été mis en examen par un juge d'instruction antiterroriste pour assassinat et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Son frère et son cousin ont également été mis en examen. L’enquête avance, avec une centaine de témoignages, et on en sait désormais un peu plus sur les motivations de l’assaillant et le déroulé de l’attaque.
Une haine de la France et de la démocratie
D'après les propos tenus par Mohammed Mogouchkov, la France et ses valeurs ont été particulièrement visées. Mardi, en conférence de presse, le procureur a notamment souligné les déclarations du jeune homme au moment même de son acte. Des propos religieux qui visaient aussi la France. "L'agresseur a interpellé une personne qui tentait d'appeler les secours en lui disant : 'Appelle Marianne, appelle ta République". Il a connu les propos suivants au professeur qu'il poursuivait : 'Qui te donne l'air que tu respires ? Qui est le seul Dieu ?'", raconte le procureur du parquet national antiterroriste.
Avant de s'introduire dans le centre scolaire Gambetta, l'assaillant achète un téléphone, tourne une vidéo de 30 secondes devant un monument aux morts dans laquelle il s'en prend aux valeurs françaises et prête allégeance à l'État islamique dans un enregistrement audio. Il y développe sa haine de la France, des Français, de la démocratie ou de l'enseignement qu'il a reçu.
Son jeune frère de 16 ans, soupçonné de l'avoir aidé et même formé au maniement des couteaux, a été présenté à un juge antiterroriste avec l'un de ses cousins, mineur lui aussi et soupçonné d'avoir été au courant des faits.