Si la question du déménagement du parti va se poser lundi matin, pour le bureau politique du Front national, ce sont bien les fondations du parti d'extrême droite qui montrent des signes de faiblesse. A tous les étages du QG de Nanterre, la question de l'avenir de Marine Le Pen se pose, six mois après la présidentielle perdue.
"Les militants ne croient plus en elle." Au rez-de-chaussée, le standard accueille les coups de gueules des adhérents. Ils sont plus d’un millier à avoir renvoyé leur carte cet été, selon Florian Philippot, débarqué du FN il y a un mois. "Plus personne ou presque ne renouvelle son adhésion", s’inquiète un secrétaire départemental, qui ose le dire : "Les militants ne croient plus en elle."
Pas d'adversaire au Congrès… Au premier étage, le fatalisme l’emporte : "Si Marine part, on ferme boutique. On ne peut donc pas l’accabler", lance un cadre administratif. La dirigeante du Front national depuis 2011 n'aura d'ailleurs aucun adversaire lors du Congrès. "Elle n'aura donc aucun match à remporter pour enfin rebondir", analyse un salarié, déçu par le grand oral de la semaine dernière sur France 2, lors de L'Émission politique. "On n’a toujours rien compris sur la sortie de l’euro", regrette-t-il.
… mais l'ombre de Marion Maréchal-Le Pen revient avec insistance. Au second étage, la plupart du temps, le bureau de Marine Le Pen reste vide. "Elle se recroqueville à l’Assemblée nationale avec les gens qui la rassurent", tacle un dirigeant inquiet : "Car avec elle, celui qui ose poser le problème devient le problème. On est coincés." Le mois dernier, un quart des membres du comité central n’ont pas approuvé ses décisions. Ce groupe espère clairement le retour de Marion Maréchal-Le Pen au FN mais, pour l'instant, c'est silence radio sur la ligne de l'ancienne députée du Vaucluse.