Au Futuroscope, le FN tourne la page Philippot

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B.P. avec Maxence Lambrecq et AFP
Le week-end de "refondation" du FN s'achève dimanche soir après le discours de Marine Le Pen, le premier sans Florian Philippot, et le seul moment ouvert à la presse. 

Marine Le Pen et les cadres du FN oeuvrent depuis samedi à la refondation du Front national. Réuni au Futuroscope de Poitiers pour la première fois depuis 2014, le "comité central" a eu du travail samedi soir. Purement consultative sur le papier, l'instance a été interrogée sur plusieurs éléments, et notamment sur le questionnaire qui sera envoyé sous quinzaine aux adhérents: organisation du parti, changement de nom, accords politiques, etc. Mais aussi, plus stratégique, la ligne politique du FN. 

"Prendre des décisions lors du congrès". Selon une version provisoire consultée par l'AFP, l'une des questions vise à entériner le choix fait lors d'un séminaire de juillet de proposer de "retrouver", dans l'ordre, la "souveraineté territoriale", "économique", "législative" et, la plus clivante, la "souveraineté monétaire (fin de la monnaie unique)". "Le but, après, c'est de prendre des décisions lors du Congrès", en mars à Lille, "qui vont tenir compte de ce questionnaire, surtout s'il y a des tendances nettes", décrypte un haut dirigeant.

 

"Florian est mort et enterré". Le discours de Marine Le Pen à 16 heures après une journée de séminaire à huis clos va achever ce week-end qui doit permettre au parti de tourner la page Florian Philippot. Dans son discours, Marine Le Pen ne fera pas une allusion, n'aura pas un mot pour l'épisode Florian Philippot. "Pas question de lui faire cet honneur. Florian est mort, et enterré, plus personne n’en parle", commente un de ses proches. C’est évidemment exagéré. Son départ continue d’alimenter, en interne, un sentiment de ras-le-bol, l’envie de passer à autre chose et de sortir de cette longue et négative séquence post-électorale.

"Son sectarisme ne va pas nous manquer". Marine Le Pen va tenter de reconquérir le cœur des élus en tournant la page sur ce divorce. Heureusement pour elle, Florian Philippot n’a emmené, au final, avec lui qu’une vingtaine de conseillers régionaux, quelques dizaines de militants, une poignée de cadres et deux députés européens. Pas de quoi perturber l’appareil. "C’est un mal pour un bien. Son sectarisme ne va pas nous manquer. On va enfin pouvoir parler de tout sans tabou", ajoute un député. D’ailleurs, l’Europe sera au cœur du discours de Marine Le Pen. Elle compte répondre, point par point, au plaidoyer d’Emmanuel Macron à la Sorbonne pour affirmer, une fois de plus, son statut d’opposante.