Avec l’éviction de Nathalie Kosciusko-Morizet, Nicolas Sarkozy a-t-il validé un durcissement de la ligne des Républicains ?
Le départ de Nathalie Kosciusko-Morizet est plus symptomatique de la fin d’une hypocrisie chez Les Républicains que d’un véritablement durcissement de la ligne politique. Statutairement, en étant numéro 2 du parti, NKM avait une obligation de solidarité. Or, elle a été l’un des deux seuls membres du bureau politique des Républicains à ne pas voter le "ni fusion ni retrait" entre les deux tours des régionales.
Mais la ligne politique des Républicains, cela a toujours été d’abord et avant tout Nicolas Sarkozy lui-même, donc une ligne droitière. L’éviction de NKM est avant tout une question de cohérence. Un Conseil national sera bien organisé en février pour débattre sur le fond, mais il est fort à parier qu’il n’en sortira rien. En réalité, la question de la stratégie ne sera tranchée qu’avec le choix du candidat à la primaire.
Qu’apportait donc NKM à Nicolas Sarkozy pour qu’il la nomme n°2 ?
Plus d’ennuis qu’autre chose. Seule et sans soutien, NKM ne représentait personne d’autre qu’elle-même. Si Nicolas Sarkozy l’a propulsée là, c’est pour des raisons d’affichage, pour présenter un pilier très droitier avec Laurent Wauquiez et un autre plus modéré avec elle. C’est aussi pour des raisons personnelles. L’ancien président est celui qui l’a véritablement lancée en politique en lui offrant de très beaux postes, comme le ministère de l’Ecologie en 2010. Ils sont amis et cela a dû être difficile pour lui de s’en séparer.
Est-ce une victoire pour Laurent Wauquiez ?
Laurent Wauquiez est doublement récompensé. Il devient n°2 et peut se targuer d’avoir remporté la région Rhône-Alpes-Auvergne en faisant une campagne très à droite. Mais c’est une bonne chose pour NKM aussi. Elle s’est vu offrir une place au bureau politique du parti et sera membre de la commission nationale d’investiture, et pourra exercer à l’envi sa liberté de parole.