"Ce nouvel épisode démontre tout simplement que le job de ministre a bien changé. Démissionner parce qu'on a mieux à faire, maintenant, c'est possible. En annonçant sa décision d'être candidat pour les municipales de 2020 à Lyon, Gérard Collomb illustre un pan inattendu de cette fameuse culture de l'entreprise installée par la majorité, estime notre éditorialiste Michaël Darmon.
Le revers de la culture d'entreprise. L'entreprise, ce n'est pas simplement la culture des résultats ou des entretiens d'évaluation. C'est aussi des collaborateurs qui, un jour, poussent la porte de la direction et disent : "J'ai mieux à faire et je pose ma démission." L'ironie de l'histoire, c'est que c'est Gérard Collomb, le patriarche du macronisme, qui donne une leçon de nouveau monde au chef de l'État.
>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici
Le terrain lyonnais brûle. Pourquoi maintenant ? Gérard Collomb ne vise pas vraiment la mairie de Lyon. Il vise la présidence de la métropole, là où il y a l'argent et les moyens. Le problème, c'est que le terrain brûle parce que sa majorité locale n'est pas stable du tout.
Quid de son autorité de ministre ? À l'heure actuelle, il n'est pas certain de gagner car les relations sont très compliquées entre les socialistes et les marcheurs. Il faut ajouter que l'influence de sa femme, Caroline Collomb, référente de La République en marche à Lyon, est également contestée. En fait, Gérard Collomb a besoin d'aller très vite sur place et d'annoncer tout de suite sa candidature. Au risque d'amoindrir son autorité de ministre de l'Intérieur."