François Hollande a réintégré mercredi dans leurs grades militaires quatre mineurs grévistes de 1948, lors d'une cérémonie hautement symbolique à l'Élysée où il a célébré, au côté de Christiane Taubira, les valeurs et les luttes de la gauche.
"Quatre destins qui retrouvent l'honneur". Aujourd'hui, ce sont "quatre destins qui avaient pu être brisés et qui ici retrouvent l'honneur", a souligné le chef de l'État devant une quarantaine de familles d'anciens mineurs. Il a rappelé que ces hommes avaient perdu pour avoir fait grève non seulement "leur emploi, leur logement, leur protection sociale" mais aussi ce "qui faisait leur fierté d'avoir été des Résistants, des combattants pour la patrie".
Fin 2014, à l'initiative de Christiane Taubira, l'Assemblée nationale avait déjà voté la reconnaissance du licenciement abusif d'une trentaine de ces milliers mineurs, qui avaient cessé le travail à l'automne 1948 pour protester contre des décrets qui prévoyaient notamment la baisse de leur rémunération. Plusieurs d'entre eux ainsi que des ayants-droit ont depuis reçu des allocations allant de 5.000 à 30.000 euros en réparation des licenciements abusifs.
"Un message d'espoir". Cette cérémonie concerne "des faits très loin dans le temps et pour un nombre très limité de personnes", a admis François Hollande, mais "réparer une seule injustice c'est déjà mettre le monde en ordre", a-t-il souligné. Il y a vu "un message d'espoir que l'on peut adresser à celles et ceux qui ont le sentiment d'être abandonnés, délaissés, relégués, écartés et qui ont été frappés à un moment par une décision arbitraire, injuste".
Hommage à Taubira. Plus politique, le président de la République a également rappelé que c'est en 1981, année de l'arrivée de la gauche au pouvoir, qu'une loi d'amnistie avait permis à ces mineurs grévistes de retrouver "des droits qui leur avaient été ôtés : droit à l'allocation chômage, droit à la retraite". Il a également rendu un hommage appuyé à Christine Taubira, égérie d'une partie de la gauche, louant cette "grande Française" à "la force de persuasion irrésistible", et qui "considère que partout où des droits sont blessés, c'est l'honneur même de la République qui est en cause".