La France a proposé à la Belgique d'acquérir des chasseurs français Rafale dans le cadre d'un partenariat intergouvernemental, a annoncé jeudi la ministre française des Armées Florence Parly dans un communiqué.
"Ce partenariat structurant, qui pourrait prendre la forme d'un accord intergouvernemental, comprendrait la fourniture de l'avion de combat Rafale, mais aussi une coopération approfondie entre nos deux armées de l'air dans les domaines opérationnels, de formation et de soutien, ainsi qu'une coopération industrielle et technique impliquant des entreprises des deux pays", a-t-elle détaillé.
Un accord d'État à État plutôt qu'un appel d'offres. La Belgique a lancé en mars une procédure d'achat de 34 avions de combat pour remplacer ses F-16 américains à l'horizon 2023-2028, un marché estimé à 3,6 milliards d'euros. Le délai pour le dépôt des offres s'achève jeudi à minuit. Trois candidats étaient encore en lice, l'américain Lockheed Martin avec le F-35, le consortium européen Eurofighter avec le Typhoon et le français Dassault avec le Rafale. Mais la France a finalement opté pour une autre stratégie et décidé de proposer un accord d'Etat à Etat allant "bien au-delà des seuls équipements militaires" selon le communiqué.
Renforcer "l'autonomie stratégique" de l'Europe. Un tel partenariat "contribuerait au renforcement de l'Europe de la défense et de son autonomie stratégique, à une période où celle-ci est plus que jamais nécessaire", souligne la ministre. Selon le quotidien français L'Opinion, qui a fait le premier état de la proposition, Paris estime que l'appel d'offres lancé en mars a été rédigé de manière à "privilégier le F-35 américain" et a donc décidé de ne pas y répondre.
Un coût de 3,59 milliards d'euros. Paris et Bruxelles ont déjà conclu un partenariat en juin dans le secteur des blindés, prévoyant l'acquisition de près de 500 véhicules de combat français par l'armée belge et une coopération dans les domaines de la formation, l'entraînement et l'entretien. Les autorités belges estiment le coût de l'acquisition des 34 nouveaux avions de combat à 3,59 milliards d'euros, auquel il faut ajouter 1,2 milliard pour des activités annexes comme l'entretien ou la formation des techniciens et pilotes.