Bartolone : la déchéance de nationalité, "une proposition de Sarkozy"

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Margaux Baralon , modifié à
TERRORISME -

Invité d'Europe 1 midi vendredi, le candidat socialiste aux régionales en Île-de-France s'est dit persuadé que l'idée d'une extension de la déchéance de nationalité, évoquée par François Hollande, venait de Nicolas Sarkozy.

Cette mesure qui divise à gauche est, selon Claude Bartolone, d'abord née à droite. L'extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français aurait été soufflée à François Hollande par Nicolas Sarkozy, a révélé vendredi le candidat socialiste aux régionales en Île-de-France au micro d'Europe 1 midi. "Le président de la République a voulu avant tout, dans le cadre de l'union nationale, prendre des propositions qui viennent de la droite", a t-il expliqué. La déchéance de nationalité est donc "certainement l'une des propositions qu'a eu l'occasion de lui faire Nicolas Sarkozy lorsqu'il l'a rencontré". Les deux hommes se sont en effet vus en tête-à-tête juste après les attentats du 13 novembre, pour un entretien de plus d'une heure.

Soumettre toutes les propositions. François Hollande aurait ensuite "dit à l'opposition qu'il soumettrait toutes ces propositions au Conseil d'Etat pour savoir si elles sont respectueuses de la Constitution et de la liberté", selon le président de l'Assemblée nationale. De fait, le Conseil d'Etat a été saisi en urgence lundi dernier pour se prononcer sur la question.

Une idée proposée devant le Congrès... Reste que cette explication s'accorde assez mal avec les mots choisis par François Hollande devant le Parlement réuni en Congrès, le 16 novembre. "Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, je dis bien même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité", avait déclaré le chef de l'Etat.

...qui ne fait pas recette. Sur le fond, Claude Bartolone s'est montré peu enthousiaste vis-à-vis du dispositif. "Si un terroriste mérite la prison, je préfère qu'il soit [emprisonné] ici plutôt que dans un autre pays, où on ne pourra pas savoir ce qu'il complote", a t-il justifié. Une déchéance de la nationalité française entraîne, en effet, une expulsion du territoire national.