La bataille se joue aussi dans la rue. Les équipes des deux candidats qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle tentent de convaincre les indécis. Europe 1 a passé une après-midi avec des militants parisiens tractant dans les rues de la capitale, soit pour Emmanuel Macron, soit pour Marine Le Pen. Morceaux choisis.
"Marche ou crève !". Ils n’ont bien souvent qu’une minute pour convaincre. À l’heure de sortie des bureaux, programme en main, les militants d’En Marche! n’ont pas la partie facile. Le report automatique des voix pour faire barrage au FN est loin d’être acquis. "Ça va être l’abstention, parce que c’est marche ou crève !", leur lance un électeur. "Aucune concession ne sera faite. Vous voulez vous faire élire sur la menace de : ‘En face il y a les fachos’, et bien ça ne passera pas !", assure-t-il.
Parler du fond. Les abstentionnistes étaient plus nombreux au premier tour que le nombre d’électeurs ayant déposé un bulletin pour Emmanuel Macron. Pour tenter de convaincre les partisans déçus de François Fillon, de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon, les soutien d’Emmanuel Macron parlent du fond, des propositions de leur candidat, explique Franck : "Il faut vraiment que l’on voit ce qui les gêne. On veut un vote d’adhésion sur notre programme, sinon, ça n’est qu’une demi-victoire contre le Front national".
Et à une passante qui l’interpelle sur l’absence de propositions en faveur de l’écologie, ce marcheur assure : "Il est pour la transition écologique et il y a des investissements pour aider les agriculteurs à faire une agriculture qui respecte plus la planète".
Les mélenchonistes, cible du FN. Pour Marine Le Pen, il reste encore de nombreuses voix à aller chercher, alors que les sondages la créditent de 40% au second tour. Devant une bouche de métro, Romain et Jean-Diego distribuent le programme de la candidate. "Les gens qui sont hostiles restent hostiles, plus que d’habitude", reconnaissent-ils. À la main, un tract à l’effigie du candidat d’En Marche! avec "une tête de capitaliste fou". Au programme de l’ancien protégé de François Hollande, ils veulent opposer la ligne sociale de la fille de Jean-Marie Le Pen : "On a un discours très social. La plupart des mélenchonistes savent qui est le candidat du peuple et qui est le candidat des banques !"
"Il n’y a qu’elle !" Les passants ont parfois des réactions brutales : "Ça ne m’intéresse pas du tout, je trouve ça terrorisant", lâche une femme. Une autre renchérit : "La racisme ne me plait pas, la fermeture à l’Europe non plus". Une dame finit pourtant par empoigner avec vigueur un tract et ajoute, dans un sourire : "Pour sauver la France, il n’y a qu’elle !"