Elle ne lâche rien. Isabelle Attard, députée écologiste du Calvados, qui avait déjà interpellé le ministre de l'Aménagement du territoire une semaine plus tôt, a adressé jeudi une lettre ouverte au président de la République dans laquelle elle demande le limogeage du patron officieux du PRG. En cause : une information du site Buzzfeed d'après laquelle Jean-Michel Baylet aurait passé en 2002 une transaction secrète avec son ancienne collaboratrice qui l'accusait de violence. A l'époque, celui qui était alors sénateur du Tarn aurait frappé son ex-assistante parlementaire au visage à plusieurs reprises avant de la forcer à démissionner.
Que demande la députée écologiste ? Dans cette lettre ouverte, relayée également par un collectif citoyen via une pétition, Isabelle Attard écrit : "Monsieur le président de la République, vous avez commis une erreur en nommant Jean-Michel Baylet ministre, alors que cette agression était de notoriété publique. Monsieur le président de la République, il est encore temps pour vous de limoger ce ministre. Sinon votre erreur deviendra votre faute".
Contactée par Europe 1, Isabelle Attard explique qu'"elle ne se subsiste pas à la justice" mais qu'elle "se place d'un point de vue éthique". "Quelqu'un qui cogne, séquestre une femme et la fait ressortir dévêtue, est-ce que ça correspond au critère d'exemplarité de François Hollande ?", interroge-t-elle. La députée écologiste dit maintenant attendre de voir si le gouvernement s'en empare ou s'il laisse le sujet "sous le tapis".
Que répondent le gouvernement et Jean-Michel Baylet ? Contactés par Europe 1, ni l'Elysée, ni le ministère de l'Aménagement du territoire n'ont pour l'instant répondu à nos sollicitations. Depuis les révélations de Buzzfeed, la présidence de la République n'a jamais commenté cette affaire. Mercredi 16 octobre, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll avait néanmoins lâché cette petite phrase à l'issue du Conseil des ministres : "Il y a eu un jugement, la justice est passée. Si la justice est passée, c'est que les choses ont été jugées, donc je ne vais pas revenir dessus". Une affirmation erronée puisqu'il n'y a pas eu de procès.
Jean-Michel Baylet s'était lui exprimé à l'Assemblée nationale le 11 octobre dernier lorsqu'Isabelle Attard l'avait interpellé dans l'hémicycle. "Il y a eu une instruction judiciaire dans cette affaire, elle a été classée sans suite", s'est-il défendu. Or, selon le témoignage d'un enquêteur recueilli par Buzzfeed, cette affirmation est "fausse". "Cela aurait signifié la saisine d'un juge d'instruction. Cela n'a pas été le cas puisque l'enquête semble être restée au stade du parquet de Montauban", explique-t-il ainsi.
Comment un responsable de violences contre une...par isabelleattard2012
La pétition, qui vise 10.000 signatures, atteignait jeudi en début d'après-midi près de 2.000 signatures.