Après le meurtre d'un prêtre à Saint-Etienne-de-Rouvray, François Bayrou plaide, jeudi sur Europe 1, pour que les musulmans veillent "en premier à écarter ou à signaler des comportements qui leur paraîtraient dangereux." "L'essentiel du travail est à faire au sein de la communauté musulmane", ajoute-t-il.
Bâtir des centres de déradicalisation. Pour le président du Modem, la situation à Saint-Etienne-de-Rouvray est très différente de ce qui s'est passé à Nice. "A Nice, on a un homme qui tourne à la monstruosité sans alerte préalable. Mais ici, on a deux jeunes hommes, l'un a tenté d'aller deux fois en Syrie, il a été mis en prison puis libéré avant qu'il commette cette horreur. Ce qui apparaît à Saint-Etienne-de-Rouvray est qu'il n'y avait pas d'unité de déradicalisation", complète François Bayrou. "Le premier devait ouvrir avant l'été et puis finalement cela n'existe pas et ce ne sera qu'une dizaine de place. Or on a un effort massif à conduire."
Si l'on avait maintenu en prison le terroriste - Adel K., l'un des deux terroristes identifiés - cela n'aurait pas résolu la question non plus. Il faut à tout prix bâtir une chaîne, un réseau de centres de déradicalisation efficace qui soit de surveillance et de réinsertion et avec un travail sur la personnalité psychiatrique."
L'alternance ne fera pas disparaître le risque. "On ne peut pas se contenter de dire que tout va bien et que l'on fait le mieux possible. On devrait être dans un esprit de progrès permanents", ajoute François Bayrou qui plaide toutefois pour maintenir "l'unité, d'autant plus indispensable que le danger ne s'arrêtera pas au moment où il y aura une alternance." "Si quelqu'un croit que le risque va disparaître simplement parce que l'on va changer de gouvernement en France, ce qui devrait être fait dans dix mois, c'est qu'il est naïf ou qu'il ne voit pas le monde comme il est."