François Bayrou, président du MoDem, a déclaré mercredi ne pas voir "où mène le choix de l'obstination" de François Fillon, qui reste dans la course à l'Elysée, assurant qu'il lui serait impossible de soutenir le candidat de la droite pour la présidentielle.
"Un miracle électoral". "Je ne vois pas où mène le choix de l'obstination qu'a fait François Fillon", a déclaré le maire de Pau, invité de l'émission "Questions d'info" LCP/Le Monde/AFP/franceinfo. "Cette campagne est pour François Fillon à mes yeux impossible à faire", a ajouté l'élu centriste, qui réfléchit encore à sa propre candidature à la présidentielle. "Quand bien même il y aurait cette espèce de miracle électoral et qu'il remporterait cette élection, comment gouvernerait-il ?", s'est interrogé François Bayrou à propos de l'ancien Premier ministre, qui est englué dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse mais maintient fermement sa candidature à la présidentielle.
Il ne le soutiendra pas. "Cette cascade de révélations, elle porte atteinte bien sûr à ceux qui en sont frappés, à leur parti et à leur camp, mais aussi, selon moi, à la totalité de la démocratie française", a-t-il jugé. "Comment faire une campagne électorale dont tout l'axe était de demander des sacrifices aux gens ?", a-t-il ajouté. Soutien d'Alain Juppé à la primaire de la droite, le maire de Pau a catégoriquement tourné le dos à un soutien à François Fillon. "Vous voyez bien que c'est une évidence depuis déjà longtemps (...) depuis l'annonce de son programme", a-t-il martelé.
François Bayrou a également ironisé sur l'appellation de "droite et de centre", qui englobe le parti Les Républicains et l'UDI, parti centriste allié à LR pour la présidentielle. "Je sais que le centre, ce n'est pas ça. J'ai absolument conscience qu'un grand nombre de militants de cette organisation politique (l'UDI, ndlr) ne partagent pas l'orientation qui a été imposée par leurs responsables", a-t-il critiqué, dans une allusion au soutien de l'UDI à François Fillon. "Droite et centre, ils sont à combien ? 17 ou 18%. Si l'opposition (...) est à 17 ou 18%, où est l'état du pays et où est la force ?", a-t-il dénoncé.