Le Quai d'Orsay a réclamé fin juillet la restitution des deux passeports diplomatiques attribués à Alexandre Benalla dans le cadre de ses fonctions à l'Élysée, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Toute utilisation depuis lors de ces passeports aurait été faite en dépit des engagements pris par l'intéressé", a ajouté Agnès von der Mühll. "À la vue des informations de presse tendant à indiquer qu'Alexandre Benalla aurait continué à utiliser ces documents, le ministère (…) examine les suites à donner, y compris judiciaires". Lors de son audition sous serment devant une commission d'enquête du Sénat le 19 septembre, Alexandre Benalla avait confirmé des informations de presse selon lesquelles il disposait de deux passeports diplomatiques lorsqu'il travaillait à la présidence, assurant: "les titres dont il s'agit sont restés dans le bureau que j'occupais à l'Élysée".
Un passeport valide jusqu'en septembre 2022. Selon Mediapart, Alexandre Benalla utilise toujours un passeport délivré le 24 mai 2018, soit deux semaines après sa mise à pied à l'Élysée pour avoir participé à une interpellation musclée en marge des manifestations du 1er mai à Paris. Ce passeport a été "utilisé ces dernières semaines pour entrer dans différents pays africains ainsi qu'en Israël", selon le média en ligne qui cite "des sources sécuritaires". "Le passeport, qui porte la référence 17CD09254, est valide jusqu'au 19 septembre 2022", précise encore Mediapart.
Un engagement par écrit à restituer ces documents. "Le passeport diplomatique est un titre de voyage visant à faciliter les déplacements de son titulaire, dans le cadre de ses fonctions officielles", a rappelé le quai d'Orsay dans un communiqué. "Il ne confère à son titulaire aucune immunité, que ce dernier se trouve sur le territoire français ou à l'étranger". Le ministère assure également qu'Alexandre Benalla "s'était engagé par écrit le 23 mai 2018 à restituer ces documents à la fin des fonctions qui en justifiaient l'attribution".