La réponse, très attendue, a été formulée dans une atmosphère électrique, mardi après-midi. Lors de la séance de questions aux gouvernement, le chef de file du groupe Les Républicains Christian Jacob a été le premier à interroger Édouard Philippe sur l'affaire Benalla, six jours après les révélations du Monde sur le collaborateur du président de la République. "Pourquoi monsieur Benalla a-t-il été à ce point privilégié par Emmanuel Macron ?", a demandé le député LR.
"Une dérive individuelle de la part d'un chargé de mission". Face à la représentation nationale, le Premier ministre s'est défendu de tout "moyen de pression" dans cette affaire. "Une dérive individuelle de la part d'un chargé de mission ne fait pas une affaire d'État", a-t-il martelé. "Les copinages malsains évoqués par le préfet de police (lundi devant la commission d'enquête, ndlr) ne font pas une affaire d'État. L'ensemble des enquêtes permettront d'établir l'enchaînement des faits et le cas échéant les responsabilités individuelles."
Les députés, "ni procureurs, ni juges". "L'Assemblée Nationale n'est pas un tribunal, les députés ne sont ni procureurs ni juges", a poursuivi Édouard Philippe alors que des députés des oppositions s'exprimaient pendant son intervention. "La lumière sera connue, les conséquences seront tirées. Je prendrai moi-même les mesures qui s'imposent pour éviter que de tels dysfonctionnements puissent se reproduire. Et de cela, je rendrai compte à l'Assemblée Nationale", a-t-il répondu sous les applaudissements des élus de la majorité.
A l'issue de sa première intervention, le Premier ministre @EPhilippePM est ovationné par les députés de la majorité. #Benalla#DirectAN#QAGpic.twitter.com/Ac2vVnTJxF
— LCP (@LCP) 24 juillet 2018
La "proportionnalité" de la sanction en question. Édouard Philippe s'est aussi exprimé quant au délai de réaction de l'exécutif, prévenu des violences commises par Alexandre Benalla dès le 2 mai, lendemain des faits. "Le directeur de cabinet du président de la République a pris une décision de mise à pied, qui a été rendue effective le 3 ou le 4 mai. Je conçois que l'on puisse peut-être poser des questions sur l'éventuelle proportionnalité de la décision qui a été prise (une mise à pied de 15 jours, ndlr) mais la célérité de cette décision n'est pas contestable", a-t-il encore avancé. Et de poursuivre, quelques minutes plus tard : "Je ne dis pas que tout est parfait, je dis que la réaction a été immédiate et qu'elle montre notre volonté de ne rien cacher et de tout assumer".
"Nous ne couvrons rien". "Je veux vous dire que nul n'est au-dessus des lois", a encore expliqué le Premier ministre, soulignant que trois enquêtes étaient en cours, au niveau parlementaire, judiciaire et administratif, et que cinq personnes étaient mises en examen dans ce dossier. "Tout cela en moins d'une semaine... Cette célérité et cette intensité de réaction est rare", s'est-il encore félicité. Avant de répéter, interrogé par Olivier Faure : "nous ne couvrons rien, contrairement à ce que vous dites. Rien du tout."