L'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon annonce jeudi dans une interview au Monde sa candidature aux élections européennes en tête d'une "alliance citoyenne", même s'il veut continuer à travailler à "une unité de la gauche".
"Une responsabilité". "Oui", répond l'ancien socialiste, interrogé sur sa candidature alors qu'il doit tenir jeudi soir un meeting au Cirque d'Hiver avec l'ancien ministre des Finances grec Yanis Varoufakis. "Je me sens une responsabilité. Je suis, depuis de longs mois, le plus populaire à gauche (…) Je serai candidat pour mener le combat en première ligne, à la tête d'une alliance citoyenne", explique-t-il.
"Confiant" sur "une unité de la gauche". Alors que les listes à gauche s'annoncent multiples (Radicaux de gauche, PS, PCF, EELV, France insoumise et peut-être Place publique, le parti créé par Raphaël Glucksmann), Benoît Hamon affirme vouloir "d'abord construire une alliance citoyenne" puis "parl(er) avec des mouvements politiques, les communistes, Place publique". "Je suis confiant, il y aura une unité de la gauche", dit-il. Il assure au demeurant que le financement de sa campagne est "bouclé", ce qui pourrait permettre à son parti, Génération-s, de partir seul.
Benoît Hamon, qui a quitté le PS le 1er juillet 2017 après son score catastrophique à la présidentielle (6,36%), ne souhaite en revanche pas de rapprochement avec ses anciens camarades. "Le PSE soutient, comme successeur à Jean-Claude Juncker, Frans Timmermans, qui défendra le bilan de la commission européenne", pointe-t-il. Le vice-président de la commission européenne Frans Timmermans a été désigné par les sociaux-démocrates européennes comme "Spitzenkandidat" ("tête de liste") pour succéder au président de la commission.
Les "gilets jaunes" liés à "une disparition de la gauche". Interrogé sur le mouvement des "gilets jaunes", Benoît Hamon affirme le voir "sur une ligne de crête". "Le débouché peut être positif, avec des droits pour tous, une vie meilleure. Mais cela peut être aussi un débouché autoritaire, avec moins de libertés publiques." Il relie le mouvement à "une disparition de la gauche dans la République", gauche qui "offrait, historiquement, un débouché politique à la colère sociale, à la demande de justice, de mieux vivre". L'ancien candidat à la présidentielle prend une nouvelle fois ses distances avec le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon et sa stratégie de "fédérer le peuple". "Je ne suis pas là pour prendre des selfies avec les 'gilets jaunes' ou chevaucher le tigre pour chercher coûte que coûte à remplacer (Emmanuel) Macron", affirme-t-il.