"L'acte 4" de la mobilisation des "gilets jaunes" a démarré à Paris et en régions. Quelques heures avant le début de la manifestation parisienne, 34 personnes ont déjà été placées en garde à vue samedi et des blocages étaient visibles ailleurs notamment dans le Pas-de-Calais et le Lot-et-Garonne.
Pour l'ancien ministre de l'Éducation et fondateur du mouvement Génération.s, Benoit Hamon, ce mouvement soutenu par 68 % des Français selon un sondage OpinionWay pour LCI publié vendredi, doit être "pris au sérieux" car il défend quelque chose "de profondément légitime".
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"C'est très difficile d'être entendu". "Il y a, dans ce mouvement, un cri qui dit 'on nous plume' et un cri qui dit 'on nous prend pour des imbéciles, on ne nous respecte pas, on ne nous entend pas'. C'est très difficile d'être entendu d'une manière ou d'une autre", détaille l'ancien ministre. "Combien de conflits sur le terrain se heurtent à un silence absolu de l'administration ? Vous avez des mouvements dans tous les domaines qui se heurtent à une sorte de silence, comme si ceux qui savaient là haut, savaient si bien qu'ils pouvaient se permettre de ne parler avec personne. Ça fait des années que ça dure et tout ça est en train de sauter. C'est pour ça qu'il ne faut pas essayer de gérer ce mouvement comme le fait le gouvernement en essayant de sauver sa peau", insiste-t-il.
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Le gouvernement n'a pas pris "la mesure de la crise". Selon lui, le gouvernement n'a clairement pas pris "la mesure de la crise" : "Il gère jusqu'ici tout ça comme une crise sociale classique sans prendre la mesure des ressorts sociaux puissants, que sont l'injustice sociale et fiscale, et des ressorts symboliques et psychologiques" qui caractérisent la crise des "gilets jaunes", déplore-t-il.
Par ailleurs, Benoit Hamon estime que les dégradations et la violence qui ont éclaté les semaines passées lors des manifestations, "abîment les revendications et le mouvement" des "gilets jaunes". "Depuis qu'il y a des violences les choses n'ont pas beaucoup évoluer sur le fond. Certes, il y a eu la suppression de la taxe carburant mais rien n'a été fait sur la hausse du Smic par exemple qui est l'une des revendications du mouvement et sur la question des salaires en général", rappelle-t-il.