Il faut changer de braquet, et maintenant, sinon ce sera l’occasion manquée ! Benoît Hamon a gagné la primaire, il a réussi sa mue en candidat à la présidentielle dans la semaine qui a suivi avec, la synthèse au PS, évitant une fuite massive des députés chez Emmanuel Macron comme ça lui était pourtant promis, le tout accompagné d'une photo bien éclairée en compagnie de François Hollande, en signe d’adoubement, et d'une investiture de star avec Christiane Taubira et Anne Hidalgo. Mais depuis, il a disparu ! Il va se promener dans une ferme bio alors que Bobigny est en feu, ça rappelle Ségolène Royal et sa brebis dans les bras à Benassay, le 14 janvier 2007, pendant que Nicolas Sarkozy faisait pleuvoir les dépêches avec son discours de la porte de Versailles.
La présidentielle de tous les possibles. Attention à ne pas paraître en décalage ! Benoît Hamon doit maintenant appuyer sur l’accélérateur à fond. Sinon, le risque c’est de louper le coche. Ce qui serait dommage pour lui, puisque tout est possible dans cette présidentielle. Le seuil de qualification pour le second tour est bas, autour de 20%, et la hiérarchie actuellement affichée dans les sondages peut encore changer puisqu’un électeur sur deux dit ne pas être du tout sûr de son vote.
En finir avec la valse-hésitation. Il faut d'abord mettre fin aux histoires d’appareil. Les négociations avec Yannick Jadot n’ont que trop duré. Il faut qu’elles aboutissent, ou pas, mais vite ! Même fatigue avec Jean-Luc Mélenchon : trêve de faux semblants, on arrête les petits jeux de posture, il n’y aura jamais d’accord avec le candidat de la France insoumise. Ça aussi il faut le solder, pour que l'on puisse parler à nouveau du fonds.
Reprendre la main sur le débat d'idées. Le tour de force de Benoît Hamon pendant la primaire c’est d’avoir mis son thème, le revenu universel, au cœur de la campagne. Tous ont dû se positionner autour de lui, c’est comme ça que l'on gagne. Sauf que, depuis, on ne l’entend plus en parler. La cause : la nécessaire synthèse, le revenu universel hérisse le poil de nombreux élus socialistes donc Benoît Hamon y va doucement pour ne pas les brusquer. Mais là il doit choisir : soit il amende, soit il assume, et s’il assume.
Donner de la voix. Enfin, Benoît Hamon, le candidat socialiste, on l’attend aussi sur la crise des banlieues ! Où est le discours novateur pour les quartiers difficiles ? Où est le grand plan banlieue de Benoît Hamon ? Depuis le début de l’affaire Théo sur les violences policières, il parle à voix basse. Il est temps de prendre le mégaphone et sans tarder.