La réforme des retraites, chantier le plus large - et le plus sensible - de l’acte 2 du quinquennat, est sur les rails. Emmanuel Macron a débuté lundi soir les consultations des syndicats pour mener à bien cette réforme - a priori à l'horizon de l'été 2020 -, en recevant le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger. "Je lui redis : si cette réforme doit se faire, elle ne peut être qu’une réforme de justice sociale", a affirmé mardi matin le leader syndical à Europe 14.
"La promesse, c'était une réforme qualitative"
Ce que veut en fait évite Laurent Berger, c'est que la réforme des retraites soit dictée par des objectifs budgétaires. "Je lui ai redit qu’il ne fallait pas courir deux lièvres à la fois. Notre système de retraites n’est pas, contrairement à ce que disent beaucoup d’observateurs, n’est pas une difficulté financière lourde. Le Conseil d’orientation des retraites parle de neuf milliards de déficit en 2025. Sur un système qui pèse plus de 300 milliards. Ça s’appelle l’épaisseur du trait", a estimé la numéro un de la CFDT. "Je le redis : n’allez pas dans le sens d’une logique trop budgétaire, qui dirait qu’il faut qu’on soit totalement à rééquilibre."
La priorité doit donc pour Laurent Berger l'intérêt des travailleurs. et des travailleuses. "Ce qui était la promesse, y compris du président de la République, c’était une réforme qualitative. Un système de retraites plus juste, où les femmes arrêtent d’avoir une retraite d’un tiers de moins que celle des hommes. Ça c’est la réalité", a-t-il rappelé. "Que ceux qui ont commencé à travailler jeune ou dans des métiers pénibles puissent partir plus tôt. Et ça, ce n’est pas le cas de tout le monde aujourd’hui."