Le ministre de l'Intérieur a également indiqué, sur Europe 1, que les premiers éléments de l'enquête laissent croire que le mineur placé en garde à vue mardi n'est pas lié à ce qui s'est passé à Saint-Etienne-du-Rouvray.
L’enquête sur l’attentat dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray a permis d’identifier au moins l’un des auteurs du drame, un jeune de 19 ans, connu des services de renseignements pour avoir tenté de rejoindre la Syrie, et placé sous bracelet électronique. "Pour le second, l’identification est toujours en cours", a précisé mercredi Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, au micro d’Europe 1. Par ailleurs, un mineur à également été placé en garde à vue.
Une garde à vue. "Ce mineur avait d’ailleurs été placé, dans le cadre de l’état d’urgence, en assignation à résidence la semaine dernière. […] mais les premiers éléments qui apparaissent montrent qu’il n’y a pas de lien entre cet individu et ce qu'il s’est passé à Saint-Etienne-du-Rouvray", détaille Bernard Cazeneuve qui dit également vouloir rester "très prudent" tant que l’enquête est en cours.
Une erreur de la part de la justice ? Le passage à l’acte d’un jeune homme déjà connu des services du renseignement et de la justice pour ses velléités djihadistes semble trahir un raté du système judiciaire. "Je ne souhaite pas pointer des responsabilités ou m’ériger en procureur, surtout sur un sujet qui ne dépend pas de mon ministère", répond Bernard Cazeneuve. "Dans quelles conditions les magistrats ont-il statué ? quels éléments avaient-ils en leurs mains ? Je n’ai pas ces éléments. Quand on accuse, quand on juge et quand on qualifie, il faut savoir".
Par ailleurs, le ministre a tenu à répondre aux accusations de laxisme de la droite et du patron des Républicains, Nicolas Sarkozy, préconisant notamment de placer en rétention les 12.000 individus fichés "S" en France. Une proposition anticonstitutionnelle pour Bernard Cazeneuve : "Le respect de la constitution n’est pas une argutie juridique, c’est un devoir républicain."
Des propositions inutiles ? "Ce serait totalement inefficace", assure le ministre de l'Intérieur. "Ce qui permet aujourd’hui à la France, même s'il y a des attentats, de démanteler un très grand nombre de réseaux terroristes – nous avons évité 16 attentats, nous avons arrêté près de 196 personnes depuis le début de l’année – c’est la mise en attention par les fiches S d’un certain nombre d’individus qui permet aux renseignements de travailler sans que ces individus le sachent. […] Nous avons énormément incarcéré après avoir judiciarisé ces derniers mois. Si vous dites aux individus, qui ne savent pas qu’ils sont surveillés, qu’ils le sont, ils se dissimuleront et nous aurons à la fin plus d'attentats", soutient Bernard Cazeneuve.
L'Etat de droit. Pour le ministre, la lutte contre le terrorisme doit se faire "dans le respect rigoureux des principes de l’Etat de droit, sinon nous sortirons de l’état de droit pour entrer dans un Etat arbitraire qui serait un Etat liberticide et nous aiderions les terroristes à atteindre leur objectif, c’est-à-dire la destruction de notre modèle et de nos libertés."