Son nom est régulièrement évoqué par des socialistes en quête d'un retour au premier plan. L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve était jeudi l'invité vedette des journées parlementaires du PS à Avignon, qui se déroulent jusqu'à vendredi, lors desquelles il a prononcé un discours d'une heure. Mais alors que le parti se cherche encore un leader, quid de François Hollande, lui-même présent à Avignon? "Il regarde avec bienveillance la démarche de Bernard Cazeneuve", assure le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, invité jeudi d'Europe 1.
Devant ses collègues socialistes et la presse, l'ancien maire de Cherbourg, qui doit publier à l'automne un livre de souvenirs sur son expérience au ministère de l'Intérieur, s'est exprimé pendant une heure. "Il a tenu un discours d'une très grande envergure, d'une grande puissance (...) marquant très clairement sa différence avec l'actuel pouvoir", explique Patrick Kanner. Une prise de distance que le patron des sénateurs PS voit d'un bon œil, notant que face au "libéralisme de plus en plus débridé" de l'actuel président de la République, "la gauche a un nouvel espace". "A nous de nous en saisir", appelle-t-il, notant que "les électeurs socialistes sont toujours là".
"François Hollande n'a pas d'intention particulière"
Mais alors que plusieurs personnalités politiques de premier plan ont quitté le parti à la rose, qui peine lui-même à se remettre de ses dernières déconvenues électorales, Bernard Cazeneuve peut-il incarner les espoirs de redressement des socialistes ? "Nous sommes dans une logique de reconquête (...) Bernard Cazeneuve doit y avoir sa place", appuie Patrick Kanner.
Mais à Avignon, un autre ancien dirigeant sur le retour est présent, en la personne de François Hollande. Prenant régulièrement la parole dans la presse, et fort du succès éditorial de ses mémoires, l'ancien président de la République avait lui aussi laissé entrevoir sa tentation du retour. Mais celui qui a également été pendant onze ans premier secrétaire du Parti socialiste "n'a pas d'intention particulière", explique Patrick Kanner. Mais, ajoute-t-il, "il regarde avec bienveillance la démarche de Bernard Cazeneuve".