"Je me suis donc trompé sur toi. Tu es devenu méchant et menteur". À quatre jours du deuxième tour de la primaire à droite, Bernard Debré, publie une sévère lettre ouverte sur son blog dans laquelle le député filloniste de Paris s'insurge face à l'attitude d'Alain Juppé, en lice pour l'élection du candidat de la droite pour 2017, dévoile Le Figaro.
Des accusations "nauséabondes". Les attaques d'Alain Juppé envers son rival François Fillon dans cet entre-deux-tours ont outré Bernard Debré. "As-tu perdu la tête ?", s'interroge-t-il. "Que t'arrive-t-il, toi qui as été, je le rappelle, à l'origine de l'UMP, toi qui as été Premier ministre de Jacques Chirac, toi qui as été ministre d'État de Nicolas Sarkozy ?".
Le maire de Bordeaux avait sommé François Fillon, au micro d'Europe 1, de "clarifier sa position sur l'avortement". "Ton affirmation est non seulement fausse, mais aussi et surtout nauséabonde", répond Bernard Debré dans sa lettre ouverte. "Tu voudrais faire passer François Fillon pour un extrémiste, à la limite fasciste, alors qu’il est tout le contraire et tu le sais."
"Tu tombes dans la fange". Le député regrette que le débat entre les deux candidats soit tombé si bas : "Mais que cherches-tu ? Au lieu de prendre de la hauteur et de débattre devant les Français, tu tombes dans la fange. J’en suis attristé et même révolté !" D'ailleurs il s'étonne qu'Alain Juppé, nettement distancé au soir du premier tour, n'ait pas retiré sa candidature au deuxième tour au nom de l'unité de leur famille politique.
"Si tu avais été digne, tu aurais abandonné la compétition, l’écart entre ton score (28,5%) et celui de François Fillon (44,1%) étant sans appel. Cette décision aurait sans aucun doute réuni notre famille politique, et j’avais pensé que tu y étais favorable, toi qui, depuis si longtemps, a prôné l’unité."
Dans l'entourage d'Alain Juppé, on refuse de commenter "car tout ce qui est excessif est insignifiant", affirme Le Figaro. Pour sa part, Emmanuelle Brisson, la responsable des "Jeunes avec Juppé", a publié une réponse sur son compte Twitter. Elle y fustige "le déni de démocratie" qu'elle voit dans le refus du camp adverse débattre sur les questions sociales.
Je condamne avec fermeté la lettre de @Bernard_Debre qui est d'une violence inacceptable. #Primaire2016pic.twitter.com/HyYJpXYVvo
— Emmanuelle Brisson (@EmmanuelleBris1) 23 novembre 2016