"Oui, je reviens en politique", indique Bernard Tapie, dans une interview à paraître dimanche dans le JDD. "Le résultat des régionales est incontestablement un signal d’alarme qui doit alerter tous ceux qui ont l’envie et la compétence d’apporter des réponses aux problèmes du pays", se justifie l'homme d'affaires, condamné par la justice à rembourser 404 millions d'euros.
"Personne ne peut contester mes succès passés face au FN". Considérant que "le pire a été évité grâce au désistement des candidats socialistes, qu'il faut saluer", cet actionnaire du quotidien La Provence juge qu'"en faisant cela, on a, en quelque sorte, 'cassé le thermomètre' pour ne pas montrer qu'on avait de la fièvre", mais que cela ne durera pas "éternellement". "Or, personne ne peut contester mes succès passés face au FN, notamment aux européennes de 1994", plaide celui dont la liste Energie radicale avait obtenu plus de 12%. Pour cet ancien député des Bouches-du-Rhône, les politiques font actuellement "une erreur" en promettant "l'apocalypse si le FN arrive au pouvoir", car ceux qui votent pour ce parti ont "déjà, à tort ou à raison, le sentiment de la vivre". Il faut, dit-il, que les politiques "apportent des remèdes aux causes" des problèmes des électeurs FN, à commencer par le chômage, surtout "des jeunes, les plus nombreux à voter FN".
"Interdire le chômage des jeunes". Son "plan Tapie 2016", qu’il dévoile dans le JDD, propose "d’interdire le chômage des jeunes" "en réinvestissant tous les fonds actuellement engloutis dans des formations et programmes inefficaces". Il dit vouloir "mettre sur pied, d'ici à fin janvier, un premier projet pour la remise en activité de tous les 18 à 25 ans" et remettre ce "plan aux chefs de groupe de l'Assemblée nationale, du Sénat, et aux ministères concernés". François Hollande et Manuel Valls pourraient-ils mettre en place un "plan Tapie"? "Bien sûr s'il est bon !", rétorque l'intéressé, notant qu'"ils ont demandé, à juste titre, l'union nationale sur ce sujet".
"La politique, ce n'est pas seulement être élu". Reste une question : envisage-t-il d'être candidat à la présidentielle ? "Chaque chose en son temps. La politique, ce n'est pas seulement être élu. La seule élection qui me faisait envie, c'était celle de la mairie de Marseille en 1995, pour laquelle on s'est dépêché de me rendre inéligible".
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