Le ministre de l'Éducation a dénoncé mardi soir un "emballement médiatique" après les déclarations d'élus de droite et d'extrême droite lui reprochant de vouloir développer l'apprentissage de l'arabe à l'école pour lutter contre l'islamisme, comme le préconise un récent rapport.
"Je n'ai jamais dit que l'arabe devait être obligatoire à l'école primaire", s'est défendu Jean-Michel Blanquer sur LCI, "mais nous avons intérêt à différencier la langue arabe d'un certain fondamentalisme religieux". Il s'agit, selon lui, d'un "cas typique d'un emballement médiatique", a-t-il ajouté.
La droite et l'extrême droite vent debout. La polémique est née dans la foulée de la publication lundi d'un rapport de l'Institut Montaigne proposant de "relancer l'apprentissage de la langue arabe" pour lutter contre l'islamisme. Invité à commenter cette proposition, le ministre avait alors estimé sur BFMTV que l'arabe était une langue "très importante" comme le chinois ou le russe, qu'il fallait "développer" et à qui il fallait "donner du prestige".
"Nous allons aussi questionner la façon dont l'arabe s'apprend aujourd'hui, dans des structures dédiées avec [des] dérives communautaristes", avait également précisé Jean-Michel Blanquer. Après ces déclarations, plusieurs responsables LR ou RN se sont empressés de dénoncer une "faute politique".
567 enfants apprennent l'arabe en primaire. A l'heure actuelle, le ministère indique que seuls 567 enfants en France ont suivi l'enseignement de l'arabe en primaire, lors de l'année scolaire 2017/18, dans le cadre des cours de langues vivantes à l'école, obligatoires depuis peu du CP au CM2. 1.500 élèves se sont initiés au chinois tandis que l'immense majorité a choisi l'anglais (91,7% des écoliers).
Dans le secondaire, 11.200 élèves ont suivi des cours d'arabe en France en 2017-2018 (hors Mayotte), dans le cadre de l'enseignement des langues vivantes, précise le ministère.