Un boycott "politique". C'est ainsi que Jean-Luc Mélenchon justifie la décision des parlementaires de la France insoumise de ne pas assister au discours d'Emmanuel Macron devant le Congrès, lundi. "Même quand on est en désaccord avec les institutions, on consent à l'autorité, donc il aurait été normal d'y aller", a expliqué le député dimanche dans le Grand rendez-vous, sur Europe 1. "Mais monsieur Macron est assez habile, il tend un piège. Y aller c'est accepter de rentrer dans son cadre."
"C'est du carton pâte". "Cette idée d'un discours devant les Assemblées, ça ressemble beaucoup au système américain du Discours sur l'état de l'union", a encore commenté Jean-Luc Mélenchon. "Cette disposition est prévue (par la loi française, ndlr) et on peut penser qu'elle est utile s'il y a un grand événement, par exemple si la France entre en guerre. (...) Mais là, quel est le sujet ? C'est tous les ans que nous sommes convoqués à venir admirer sa splendeur Macron 1er, qui nous fait un discours qui sonne comme tout le reste du discours de Versailles : c'est du carton pâte."
Une "manif en ligne" lundi. Que feront les parlementaires de La France Insoumise lundi ? "On voulait aller dans la salle du jeu de Paume : impossible. Après, on a voulu aller dans la salle des Menus Plaisirs (à Versailles, ndlr) : impossible. Après, on a voulu aller aux Tuileries parce que c'est joli : impossible aussi", répond Jean-Luc Mélenchon. "Alors on a décidé de faire une 'manif' en ligne : on appuie à un endroit et on se retrouve comptabilisé. Il suffit de cliquer. On met ça à proportion de l'événement : ce n'est pas un événement de première grandeur, alors on fait une 'manif' en ligne."
Une assemblée dégarnie. Comme il l'a fait en 2017, Emmanuel Macron doit s'exprimer devant le Congrès réuni à Versailles, lundi. Le chef de l'État risque de prononcer son discours annuel devant une assemblée dégarnie : outre les Insoumis - déjà absents l'année dernière -, certains députés LR, comme Fabien di Filippo, Pierre Cordier ou Julien Dive ont d'ores et déjà indiqué qu'ils ne seraient pas présents. "Nous sommes des élus Républicains et notre rôle est d'être à Versailles demain [lundi, ndlr], j'y serai et je répondrai d'ailleurs au président à la tribune", a pour sa part déclaré le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, dimanche matin sur Europe 1.