L'ancien allié de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017, Nicolas Dupont-Aignan, a "salué" lundi le refus par l'Italie d'accueillir 629 migrants secourus en mer, le parti républicain suggérant de son côté de "poser la question de l'immigration de masse".
"Bravo (Matteo) Salvini !", a écrit dans un communiqué le président de Debout la France, en citant le nouveau ministre italien de l'Intérieur, qui est aussi le chef de la Ligue (extrême droite), alliée au RN (ex-FN) français, et s'était réjoui d'"avoir ouvert un front en Europe" sur la question migratoire. L'Italie considère qu'elle est laissée seule à la manœuvre dans la gestion de la crise migratoire sans aide ses partenaires en Europe.
Soutien à M. #Salvini qui refuse l'accès de ses ports aux ONG complices des passeurs.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 11 juin 2018
La politique de l’#UE doit être révisée!
Il ne faut pas répartir les clandestins entre États,mais leur interdire l'accès à notre territoire et les expulser! #Aquariushttps://t.co/je5uupGtLx
Dupont-Aignan redoute des migrants qui puissent venir en France. Le député de l'Essonne a cependant "regretté" que l'Espagne décide d'accueillir ces migrants, qui "pourront venir en France comme ils le souhaitent". "Madrid décide donc de poursuivre la politique folle de l'Union européenne consistant à favoriser l'arrivée des migrants puis à les répartir d'autorité à travers l'Europe malgré le refus des peuples", a-t-il déploré. "La seule politique raisonnable", selon le président de DLF, c'est de "fermer les ports de l'Europe, de les renvoyer directement dans leur pays d'origine, et enfin détruire les réseaux mafieux", mais aussi de "mettre fin aux accords de Schengen tout en renforçant le contrôle commun des frontières extérieures de l'UE".
Sur la même ligne, le porte-parole du Rassemblement national (ex-FN) Julien Sanchez a déclaré dans la soirée sur Twitter: "On aurait pris la même décision que Salvini. Accueillir une immigration supplémentaire est irresponsable. On doit maîtriser nos frontières".
.@jsanchez_fn : "On aurait pris la même décision que Salvini. Accueillir une immigration supplémentaire est irresponsable. On doit maîtriser nos frontières." @franceinfo
— Rassemblement National (@RNational_off) 11 juin 2018
Une question qui crispe l'ensemble des pays européens, selon LR. LR a pour sa part refusé de commenter la décision de Rome, qui "appartient au gouvernement italien", a déclaré lors du point de presse de LR Gilles Platret, porte-parole du parti. Mais cette décision "pose une question de principe: avons-nous le courage ou pas de poser sur la table la question de l'immigration de masse ? Les Républicains répondent 'oui'", a ajouté le représentant de LR. Gilles Platret a refusé de dire s'il fallait que la France ouvre un de ses ports pour accueillir ces migrants. "On n'a pas aujourd'hui à vous donner la position de LR dès lors que le problème ne s'est pas posé à la République française", a-t-il affirmé.
La décision de Rome soulève "la question de l'immigration qui crispe l'ensemble des pays européens, et qu'aujourd'hui il va falloir traiter, sans crainte de toucher à des sujets qui sont encore parfois tabous, pour éviter qu'on en arrive à de telles situations", a renchéri Lydia Guirous, autre porte-parole de LR. L'Espagne a annoncé qu'elle allait accueillir le navire transportant les 629 migrants secourus en mer, dont le sort était l'enjeu d'un bras de fer entre Malte et l'Italie, qui refusaient d'ouvrir leurs ports au navire les transportant malgré les appels en ce sens de l'ONU et de Bruxelles.