À 23 heures, minuit en France, le Brexit entrera en vigueur, plus de trois ans après le référendum du 23 juin 2016. Emmanuel Macron s'est exprimé sur le sujet vendredi en fin d'après-midi. "Ce départ est un choc, un signal d'alarme historique", a déclaré, solennel, le président français.
Emmanuel Macron a estimé que le Brexit devait "retentir dans chacun de nos pays, être entendu par l'Europe toute entière et nous faire réfléchir". Tout en disant ne pas vouloir "revenir sur les raisons de ce vote", le chef de l'État en a profité pour fustiger les pro-Brexit qui ont mené, selon lui, une campagne "faite de mensonges et d’exagérations". "Il faut nous souvenir à chaque instant de ce à quoi le mensonge peut conduire dans nos démocraties", a-t-il ajouté.
"Je vous mentirai à dire ce soir que l’avenir de notre pays pourrait se bâtir sur moins d’Europe"
Dans cette allocution enregistrée, Emmanuel Macron a également averti les partisans d'un Frexit. "Je vous mentirai à dire ce soir que l’avenir de notre pays pourrait se bâtir sur moins d’Europe", a-t-il déclaré. Le chef d'Etat, européiste convaincu, a insisté sur la nécessité de "rebâtir un projet européen plus clair où le désir de quitter l’Europe ne sera plus la réponse aux difficultés", solution qu'il considère comme "une mauvaise réponse".
Pour celui qui, déjà pendant sa campagne en 2017, a toujours essayé de s'imposer comme le leader politique qui pouvait relancer l'Europe, le Brexit doit donc être une opportunité de le faire. Notamment parce que, selon le président, les grands défis de l'avenir ne peuvent être relevés qu'au niveau supranational. "Plus que jamais, nous avons besoin d'Europe. Pour réussir la transition climatique, nous [devons] le faire au niveau européen", a égrené Emmanuel Macron, citant également la "défense de nos intérêts face à la Chine ou aux Etats-Unis".
Si Emmanuel Macron a affiché sa volonté de bâtir un partenariat "le plus proche, le plus solide et le plus durable possible" avec le Royaume-Uni, il a également prévenu les Britanniques. "Ce ne sera pas la même chose. On ne peut pas être à la fois dedans et dehors. Le Royaume-Uni n’aura plus les mêmes devoirs, il n’aura donc plus les mêmes droits."