Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a défendu la baisse du montant des aides au logement à partir d'octobre, dans une interview publiée mercredi par Ouest-France. "Le budget des APL a été prévu sur la base d'une baisse de leur montant. La baisse n'a pas eu lieu mais le budget est resté identique ! Il nous faut donc la mettre en oeuvre", a-t-il affirmé, revenant sur les "propos cinglants de la Cour des Comptes sur le dernier budget de François Hollande".
Engagement de "ne pas augmenter les impôts". "Et comme, avec Gérald Darmanin (ministre des Comptes publics, ndlr), nous voulons respecter l'engagement à l'égard des Français de ne pas augmenter les impôts et de maintenir notre déficit en dessous des 3% de notre richesse nationale, nous demandons des efforts à tous les ministères", a-t-il réaffirmé. Interrogé sur les participations que l'Etat s'apprête à céder à hauteur de 10 milliards d'euros en vue de "mettre en place un fonds de financement de l'innovation de rupture", Bruno Le Maire s'est contenté de répondre : "vous le saurez en temps utile", ajoutant que "l'Etat dispose d'autres moyens pour exercer son influence dans les entreprises que la seule détention du capital".
"La force de la France c'est la diversité des secteurs". "Il n'y a aucune fatalité au déclin industriel français", considère par ailleurs le ministre. "Ce qui fait la force de la France, c'est la diversité des secteurs dans lesquels elle excelle". "Je refuse par ailleurs l'idée d'une France dans laquelle toutes les richesses seraient concentrées dans quelques métropoles et qui laisserait de côté les territoires les plus reculés. C'est le sens de mon combat pour GM&S", l'équipementier automobile de la Creuse en liquidation, a-t-il assuré.
Rôle triple de l'Etat dans l'Economie. Interrogé sur ce que doit être le rôle de l'Etat dans l'Economie, Bruno Le Maire a répondu : "il est triple. C'est d'abord de trouver des solutions pour les plus fragiles" comme GM&S. "C'est ensuite de lutter contre la fraude fiscale (...) C'est enfin de préserver les intérêts stratégiques français dans le domaine de la défense ou de l'énergie par exemple, et d'éviter qu'un certain nombre d'activités essentielles ne tombent dans les mains de fonds vautours".
Enfin, concernant les entreprises de taille mondiale qui ne payent pas leur "juste part au Trésor public", le ministre des Finances a annoncé "une nouvelle proposition avec nos partenaires allemands pour aller plus vite dans la taxation de ces géants américains du numérique" lors du prochain conseil des ministres des Finances européens, en septembre, à Tallin. "La seule réponse efficace sera évidemment européenne", a-t-il ajouté.