Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est dit mercredi "favorable" à l'instauration d'un référendum d'initiative citoyenne, prôné par les "gilets jaunes", mais de façon "encadrée" et sans "revenir en arrière" sur les "progrès" accomplis par la société française.
Redonner la parole aux citoyens. "Moi, je considère qu'avoir un quinquennat où tout est décidé dès l'élection du président de la République et de sa majorité, et puis ensuite pendant cinq ans nous appliquons le programme sans redonner la parole aux citoyens, ça ne peut plus marcher", a estimé Bruno Le Maire, interrogé sur France Culture.
Encadre pour ne pas revenir en arrière. "Moi, je suis favorable au référendum d'initiative populaire. Pas sur tous les sujets : il faut l'encadrer, il faut prévoir une procédure qui soit cohérente", a ajouté le ministre, jugeant nécessaire notamment de ne "pas défaire tout ce qu'a construit notre société depuis des années".
"Le fait d'avoir aboli la peine de mort est un progrès considérable de la société française, de notre démocratie. Le fait d'avoir institué le mariage pour tous est à mes yeux un progrès. Il ne s'agit pas de revenir en arrière sur cette construction progressive de la société française", a-t-il insisté.
Vers des amendements proposés par les citoyens ? Pour le ministre de l'Économie, il est en revanche légitime de donner la parole "au peuple sur un certain nombre de sujets sur lesquels les choses ne sont pas encore tranchées". "Permettre, lorsqu'il y a un texte de loi qui est examiné à l'Assemblée nationale, que le privilège des amendements ne soit pas réservé aux parlementaires, mais que sous une forme ou une autre les citoyens puissent aussi consulter la loi et l'amender, moi j'y suis ouvert", a-t-il ajouté.
L'instauration d'un référendum d'initiative populaire, ou "RIC", est réclamé depuis plusieurs semaines par le mouvement des "gilets jaunes", qui y voit une façon de redonner la "parole au peuple". Ce mécanisme permettrait de déclencher une consultation sur la base d'une pétition populaire, sur des questions comme l'adoption ou la suppression d'une loi, le départ d'un responsable politique ou une révision constitutionnelle.