Bruno Le Maire a le sens du symbole. Le ministre de l'Économie passe par Berlin lundi matin pour un premier contact avec son collègue allemand Wolfgang Schäuble. Celui-ci l’a ensuite invité à partager son avion pour Bruxelles. Les deux hommes arriveront donc ensemble à la réunion des ministres des Finances. Ensemble mais pas forcément unis, car Berlin, comme le reste de l’Europe, attend le nouveau gouvernement d'Emmanuel Macron au tournant. La France va devoir prouver à tous qu’elle va réduire durablement son déficit. Ce sera de loin le plus gros dossier européen sur la table du nouveau ministre.
Plusieurs dossiers sur la table. À cette occasion, Bruno Le Maire va également pouvoir constater les divergences sur la Grèce, l’éternel dossier chaud : l'’inflexible Wolfgang Schauble refuse toujours d’effacer une partie de la dette d’Athènes.
Enfin, le nouveau locataire de Bercy devra retrousser ses manches pour faire avancer deux dossiers importants et un peu enlisés : le premier sur la taxe sur les transactions financières, accusée par certains responsables politiques de nuire à la compétitivité, et le second, sur l’Union bancaire, un mécanisme de surveillance des grands établissements bancaires destiné à prévenir les faillites. Les Allemands ne veulent pas d’une vraie solidarité européenne qui s’enclencherait si une banque venait à faire banqueroute.
LIRE AUSSI >>> Travail, retraites, budget… Le calendrier des réformes économiques du président Macron
L'Allemagne, locomotive de la construction européenne. Le germanophone Bruno Le Maire a conscience de l'importance d'une bonne entente dans le couple franco-allemand pour relancer la machine européenne. "Rien de grand ne se fait en Europe sans l’amitié avec l’Allemagne", a-t-il twitté. Et il a effectivement intérêt à cultiver ses liens avec Wolfgang Schäuble.